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Conférence de presse d'Emmanuel Macron : au marché de Rungis, les salariés sont divisés à l'idée de travailler plus

Le chef de l'État va donner sa première grande conférence de presse depuis le début du quinquennat jeudi soir. Il pourrait y évoquer la nécessité de travailler davantage pour financer la dépendance ou une baisse de l'impôt sur le revenu de la classe moyenne.

Article rédigé par franceinfo, Sarah Lemoine - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Des salariés dans le pavillon des viandes au marché de Rungis, en avril 2017.  (AURELIEN MORISSARD / MAXPPP)

Cinq mois après le début de la crise des "gilets jaunes", Emmanuel Macron va donner ses réponses jeudi 25 avril. Le chef de l'État va s'exprimer lors d'une conférence de presse à 18 heures à l'Élysée. Parmi les pistes envisagées par le gouvernement, il y a la "necessité de travailler davantage" pour financer, par exemple, une baisse de l'impôt sur le revenu de la classe moyenne ou la dépendance. Une mesure qui n'emballe pas tous les salariés. 

"Je n'aimerais pas qu'il recule mon départ à la retraite"

Dans l'immense entrepôt frigorifique de viande de Rungis, les salariés de l'entreprise GRG, le plus gros grossiste en viande, travaillent dans un froid mordant. Il fait deux degrés tout au long de l'année. Autour d'eux se trouvent environ 2 000 carcasses suspendues à leur crochet. Victor a 55 ans, il est spécialisé dans la découpe. Il s'inquiète de voir les ventes baisser auprès des restaurateurs et des bouchers. "Les gens consomment nettement moins de viande. Nous sommes les premiers à en subir les conséquences, explique-t-il. Il y a 30 ans, je commençais à 23 heures et on terminait à 12h30 le lendemain. Maintenant, on commence vers 2 heures du matin et on travaille jusqu'à 9 heures parce qu'il n'y a pas de demandes", assure Victor. 

Dans ce contexte un peu morose, Victor se dit prêt à travailler plus pour gagner plus. En revanche, travailler plus longtemps, ça, il n'en est pas question. "Moi personnellement, je n'aimerais pas qu'il recule mon départ à la retraite. On fait un travail très physique et dans le froid. À 55 ans, j'ai malheureusement mal au dos, j'ai les épaules qui sont fatigués à force de taper dans les veaux", explique-t-il. 

J'ai commencé à 14 ans, j'ai une carrière longue. J'espère qu'on me donnera la retraite à 60 ans. 

Victor

à franceinfo

À ses côtés, Xavier, découpe lui aussi des carcasses. À 33 ans, il voudrait une augmentation du SMIC. L''idée de partir plus tard à la retraite ne l'effraie pas. "Si a 62 ans, je me sens capable de tirer deux ans de plus, pourquoi pas, avance le jeune homme. Il faut dire que contrairement aux anciens à Rungis, on est beaucoup plus mécanisés. On a des rails, des treuils et des bras mécaniques pour charger les camions, on ne porte plus sur le dos comme il y a 30 ans." 

Beaucoup n'attendent pas grand-chose des annonces 

Quant à la possibilité de supprimer un nouveau jour férié, défendue par une députée de la majorité, l'idée divise. Jimmy, 31 ans, préparateur de commandes est indécis. "Je suis ni pour ni contre. S'ils le font par contre, il faut que ça soit pour aider les Français", avance-t-il. Ce salarié ne voudrait pas que cet argent "aille dans les poches de l'État pour aider le gouvernement en lui-même". Ces salariés ne suivront pas tous les annonces d'Emmanuel Macron jeudi soir : certains disent ne rien en attendre.

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