"Gilets jaunes" : Bruno Le Maire se dit "favorable" au référendum d'initiative citoyenne, mais "encadré"
"Permettre (...) sous une forme ou une autre les citoyens puissent aussi consulter la loi et l'amender, moi j'y suis ouvert", a affirmé le ministre de l'Economie sur France Culture mecredi.
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire s'est dit mercredi 8 janvier "favorable" à l'instauration d'un référendum d'initiative citoyenne, prôné par les "gilets jaunes", mais de façon "encadrée" et sans "revenir en arrière" sur les "progrès" accomplis par la société française.
"Moi, je considère qu'avoir un quinquennat où tout est décidé dès l'élection du président de la République et de sa majorité, et puis ensuite pendant cinq ans nous appliquons le programme sans redonner la parole aux citoyens, ça ne peut plus marcher", a estimé Bruno Le Maire, interrogé sur France Culture.
Il a nénamoins écarté l'idée de "défaire tout ce qu'a construit notre société depuis des années". "Le fait d'avoir aboli la peine de mort est un progrès considérable de la société française, de notre démocratie. Le fait d'avoir institué le mariage pour tous est à mes yeux un progrès. Il ne s'agit pas de revenir en arrière sur cette construction progressive de la société française", a-t-il insisté. Mardi, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a promis que la peine de mort, le droit à l'IVG et le mariage pour tous "ne ser[aie]nt pas sur la table" du "grand débat national".
Amender la loi quand on est citoyen
Pour le ministre de l'Economie, il est en revanche légitime de donner la parole "au peuple sur un certain nombre de sujets sur lesquels les choses ne sont pas encore tranchées". "Permettre lorsqu'il y a un texte de loi qui est examiné à l'Assemblée nationale que le privilège des amendements ne soit pas réservé aux parlementaires, mais que sous une forme ou une autre les citoyens puissent aussi consulter la loi et l'amender, moi j'y suis ouvert", a-t-il ajouté.
L'instauration d'un référendum d'initiative populaire, ou "RIC", est réclamé depuis plusieurs semaines par le mouvement des "gilets jaunes", qui y voit une façon de redonner la "parole au peuple". Ce mécanisme permettrait de déclencher une consultation sur la base d'une pétition populaire, sur des questions comme l'adoption ou la suppression d'une loi, le départ d'un responsable politique ou une révision constitutionnelle.
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