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"Gilets jaunes" : "Ces personnes étaient là pour me faire du mal", témoigne une journaliste agressée samedi à Paris

Charlotte, 25 ans, suivait le cortège entre Bercy et place de l'Étoile, quand elle s'est retrouvée à terre, cernée par un groupe véhément.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des "gilets jaunes" manifestant le 12 janvier à Paris. (?TATIF/WOSTOK PRESS / MAXPPP)

"Très clairement ces personnes étaient là pour me faire du mal. Elles n'étaient pas là uniquement pour casser ma caméra. Moi l'impression que j'ai eue, c'est qu'elles étaient là pour venir casser du journaliste", a raconté lundi 14 janvier sur franceinfo Charlotte, journaliste reporter d'images de 25 ans pour la chaîne LCI. Elle a été agressée samedi à Paris pendant la mobilisation des "gilets jaunes".

"LCI tu filmes pas, LCI tu t'en vas"

Les faits se sont produits alors qu'elle suivait le cortège entre Bercy et la place de l'Étoile : "On était en plein direct, il était 14 heures, raconte Charlotte. Je filmais le cortège, il y a un petit groupe qui s'est mis devant la caméra en me disant : 'LCI tu filmes pas, LCI tu t'en vas'. J'ai mis un peu de temps à comprendre, j'ai changé de direction, et là, ils ont essayé d'attraper la caméra à deux reprises, je me suis retrouvée par terre. J'ai été protégée par mes agents de sécurité, j'ai eu très peur parce que j'avais peur qu'ils arrivent à m'atteindre. Je ne sais pas combien de temps ça a duré, mais pour moi ça a duré très longtemps, et après j'ai été exfiltrée. C'est là que je me suis rendue compte que j'avais mal au ventre."

La journaliste de 25 ans se dit "toujours sous le choc" .

J'essaye d'être entourée, de voir du monde. Je ne sais pas pourquoi mais je tremble.

Charlotte, une jeune journaliste agressée

à franceinfo

"J'ai sept jours d'arrêt maladie, pas pour des conséquences physiques mais pour des conséquences psychologiques, poursuit Charlotte. Je me suis imaginée reprendre une caméra toute à l'heure mais la caméra est trop associée à mon agression. Médicalement, et parce que j'en ai envie, j'ai décidé de ne plus couvrir de manifestations pendant au moins un mois."

"J'ai travaillé sept samedis sur neuf [du mouvement des 'gilets jaunes']. Depuis le début, on voit qu'il y a des violences. J'ai déjà eu plusieurs fois des cas où on me relançait des grenades lacrymogènes vers la caméra, on a souvent des insultes... Après, je n'avais jamais été attaquée directement comme ça", témoigne Charlotte.

Une autre équipe de LCI a été agressée samedi à Rouen en Seine-Maritime. Les deux journalistes et leurs deux agents de sécurité ont déposé plainte lundi, a appris France Bleu Haute Normandie auprès du parquet de Rouen.

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