Cet article date de plus de six ans.

Vidéo "Gilets jaunes" : "Nous sommes à quelques semaines de Noël, on ne doit pas prendre l'économie en otage"

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
Radio France

Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France, a estimé sur franceinfo que les blocages des "gilets jaunes" impactaient les petits commerces à quelques semaines des fêtes de fin d'année. 

"On ne doit pas prendre l'économie en otage", a déclaré vendredi 30 novembre sur franceinfo, Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France, alors que les "gilets jaunes" doivent manifester samedi sur les Champs-Élysées à Paris et dans toute la France. "Je suis inquiet et je lance un appel à tous les manifestants de bonne foi" a-t-il ajouté. "Ce mouvement a toute la légitimité par rapport au contenu", mais "nous sommes inquiets. Il faut absolument sortir de cette impasse" car il y a beaucoup de pertes, notamment "dans le jouet, certains commerces de centre-ville perdent 30%, 60%" de leur chiffre d'affaires selon lui. 


franceinfo : Quelles sont vos inquiétudes avec cette nouvelle journée de manifestations qui s'annonce samedi ?


Francis Palombi : Je représente les très petites entreprises, 600 000 points de ventes et un million de salariés qui travaillent dans ce secteur. Je suis inquiet et je lance un appel à tous les manifestants de bonne foi. On ne doit pas prendre l'économie en otage. Pour un petit commerçant qui quelquefois ne gagne même pas le smic, c'est très impactant. Nous sommes inquiets. J'ose croire à la bonne foi et surtout à une réaction de bonne conscience des Français. Nous sommes, là Français et citoyens pour redresser le pays. C'est vrai que nous sommes dans une situation où pour la première fois un président de la République veut aller au bout de la transformation du pays.


Est ce qu'on peut vraiment dire que la France est paralysée aujourd'hui, 7|000 protestataires recensés hier en début d'après-midi. Des blocages, bien sûr qu'il ne faut pas minimiser. Mais est-ce que ça suffit pour paralyser l'économie ?

Ce mouvement a toute la légitimité par rapport au contenu. Mais nous sommes à quelques semaines de Noël, c'est la fête, c'est la joie, les retrouvailles de famille et il faut y penser. Je suis convaincu que les manifestants sauront entendre les appels. Le Premier ministre le prouve avec sa rencontre [vendredi avec les "gilets jaunes"]. Maintenant, il faut se mettre autour de la table, il faut absolument sortir de cette impasse. Dans le jouet, certains commerces de centre-ville perdent 60%, 30% de leur chiffre d'affaires. Les marchés sont particulièrement impactés et les marchés en fin de semaine c'est quand même la vie, l'animation de la ville. C'est très grave car les clients s'empêchent de venir parce qu'il y a des risques de blocage, des risques de perturbation. Il faut quand même le dire. Donc ça ne crée pas une ambiance d'achat. Ça impacte directement les commerces. Cependant, je pense qu'il y a des problèmes à régler immédiatement au niveau du carburant. Je porte une zone rurale, la Lozère et je peux vous assurer que sans votre voiture vous ne pouvez plus rien faire.

Vous qui êtes référent La République en marche en Lozère vous dites quoi à Emmanuel Macron, il faut qu'il accepte un moratoire sur les taxes ?

Non je ne parle pas de moratoire. Je suis toujours très prudent avec les moratoires parce que ce sont des effets d'annonce. Ce qu'il faut c'est prendre certaines mesures. Des mesures ont été annoncées par le président de la République sur le côté flottant du cours des carburants. Cela va quand même stabiliser la situation. Il faut continuer à discuter sur ce problème parce que cela impacte le pouvoir d'achat directement des Français et les met de mauvaise humeur. Et je vous assure j'ai fait passer au président de la République avec qui j'ai eu l'occasion d'échanger des doléances. J'ai fait suivre des lettres de mes amis lozériens. Un pays ça ne se transforme pas en un an et demi. C'est beaucoup plus profond que cela. Donc il faut faire confiance, avancer, mais prendre en compte les revendications.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.