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"Gilets jaunes" : près d'un an après le début du mouvement, les élections municipales en ligne de mire

Plusieurs appels à manifester ont été lancés en France par les "gilets jaunes" pour le samedi 7 septembre. Après un été plutôt calme, certains espèrent donner un nouveau souffle au mouvement, et la perspective des municipales de 2020 n'est jamais très loin.

Article rédigé par franceinfo - Marc Podevin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
En  novembre 2018, le maire de Morbecque (Nord) avait lui même décidé d'afficher ce gilet jaune sur la façade de la mairie, en raison de la colère de ses administrés. (FRANÇOIS CORTADE / RADIO FRANCE)

"Le sujet de préoccupation premier, je pense que c'est avoir une équité entre le citoyen rural et le citoyen urbain. Pour le coup, ça fait écho au mouvement." Près d'un an après avoir participé à l'émergence des "gilets jaunes", Jacline Mouraud est une femme toujours très engagée. Plus forcément dans le mouvement, dont elle a pris ses distances pour créer son parti "les Émergents" en janvier dernier. Aujourd'hui, la Bretonne qui avait interpellé Emmanuel Macron dans une vidéo diffusée sur Facebook vise la mairie de Bohal (Morbihan) sa commune de 800 habitants.

Après un été plutôt calme, de nombreux "gilets jaunes" veulent relancer le mouvement. Des appels à manifester ont été lancés dans plusieurs villes françaises dont Paris, Rouen ou encore Montpellier. Certains promettent un "septembre noir" au gouvernement. Quelques-uns ont déjà les municipales du printemps 2020 en tête.

Une personnalité connue qui pourrait attirer les électeurs

Figure controversée du mouvement, Jacline Mouraud se sent donc prête à endosser des responsabilités politiques au niveau local. Elle se présentera à la mairie de Bohal à condition que le maire sortant ne brigue pas un nouveau mandat. Autrement, elle se rangera derrière lui. Pour André Piquet, l'actuel maire, Jacline Mouraud aurait toute sa place au conseil municipal : "Ce qu'on gagnerait indéniablement c'est un petit peu de notoriété. Jacline Mouraud est connue partout."

Cette notoriété, l'initiatrice du mouvement des "gilets jaunes" en a conscience. D'ailleurs, elle n'exclut pas d'en faire profiter certains candidats aux municipales en affichant son soutien. Une condition, tout de même : partager ses préoccupations sur la mobilité ou encore la fiscalité.

Je ne rejoindrai une liste au Blanc que si la question sociale est au premier plan

Jean-François Barnaba

Au delà de Jacline Mouraud, le mouvement de colère initié en novembre 2018 a suscité d'autres vocations politiques. Jean-François Barnaba, connu particulièrement en Centre-Val de Loire se voit bien faire partie du conseil municipal au Blanc (Indre). Mais pas question en revanche de devenir tête de liste et à condition de se retrouver dans le contenu du programme : "La question sociale est au premier plan. Aussi bien la nécessité de développer les entreprises locales et de permettre la création d'emplois. Mais aussi dans sur le plan de la vie communale, il faut apporter toute l'aide possible aux gens qui en ont besoin."

Pas question de créer une liste "gilets jaunes"

Jean-François Barnaba assure qu'il a d'ores et déjà été approché pour rejoindre une liste. Une chose, en tout cas, est sûre : pas question d'y aller sous une hypothétique bannière "gilets jaunes" qui ne séduirait pas plus que ça les électeurs. Il faut dire qu'il en sait quelque chose, il figurait sur la liste "Patriotes et Gilets jaunes" emmenée par Florian Phillipot et qui n'a fait que 0,65% aux élections européennes.

Le reportage de Marc Podevin

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