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"Macron ne sait pas ce qui l'attend à la rentrée !" : les "gilets jaunes" déterminés à se mobiliser de nouveau

Ils se mobilisent depuis neuf mois et n'ont pas l'intention d'abandonner. À Buchelay dans les Yvelines, des "gilets jaunes" continuent de se retrouver quotidiennement dans un camp. Pour eux, ça ne fait aucun doute, le mouvement va prendre un nouveau souffle en cette rentrée scolaire.

Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une grande cabane bricolée avec des palettes, du matériel de récupération : c'est l'un des plus gros camps de "gilets jaunes" d'Ile-de-France. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

"On est l'un des plus gros camps d'Île-de-France. C'est d'ici que partent toutes les grosses infos." Kévin, 26 ans est auto-entrepreneur et référant dans le mouvement des "gilets jaunes". Comme lui, certains restent mobilisés depuis le début du mouvement, il y a neuf mois.

Plusieurs appels à manifester ont été lancés par des "gilets jaunes" à Paris, Rouen ou encore Montpellier pour le samedi 7 septembre. Une volonté de ranimer le mouvement. Cet été, à part quelques actions morcelées, le mouvement est un peu tombé aux oubliettes. Une simple pause, jurent nombre d'entre eux qui promettent un "septembre noir". Dans le camp de Buchelay comme ailleurs, les manifestants sont persuadés que le mouvement va reprendre comme au premier jour.

Le QG des Gilets jaunes à Buchelay dans les Yvelines est l'un des plus grands d'Ile-de-France (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

Dans les Yvelines, impossible de manquer le QG "gilets jaunes" de Buchelay. C'est une grande cabane bricolée avec des palettes, du matériel de récupération et décorée avec de larges tissus jaune fluo.

Un jour je vais me retrouver à la rue et à la charge de mes enfants

Isabelle, "gilet jaune"

Pour Kévin, il y a quelque chose à jouer dans les tout prochains jours : "Pour le moment on est en stand-by. Si en septembre ça bouge, le mouvement pourra reprendre. Mais tout le problème est là, si rien ne se passe, le mouvement est voué à l'échec. C'est maintenant ou jamais."  

Isabelle est une mère de famille. Bientôt à la retraite, sa pension s'élèvera à 850 euros par mois. Elle est inquiète. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

Pour la quinzaine de "gilets jaunes" rassemblés sur la terrasse de fortune, il n'a jamais été question de se démobiliser. Isabelle est une mère de famille : "Je travaille depuis que j'ai 16 ans. Je vais partir à la retraite avec 850 euros de pension et un logement qui me coûte plus de 500 euros. Un jour je vais me retrouver à la rue et à la charge de mes enfants ! C'est pour ça que je me bats aujourd'hui. Et pour ne pas que mes enfants subissent ça aussi."

Le désespoir comme dénominateur commun

Tous tombent d'accord pour dire que leurs revendications n'ont pas été entendues. "On continue parce que les revendications que l'on a faites n'ont pas abouti", analyse Fati. "On ne parle jamais du référendum d'initiative citoyenne, on ne parle pas des écoles, de la planète... Prochainement il y a la réforme des retraites qui arrive et je pense que l'on va pas mal douiller."

Depuis neuf mois, ces "gilets jaunes" se mobilisent. Ils n'ont pas l'intention d'abandonner. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

Pour un autre "gilet jaune" qui a souhaité rester anonyme, c'est le désespoir qui les pousse à se mobiliser sans relâche depuis neuf mois : "Il y a le désespoir de la jeunesse, le désespoir des retraités, le désespoir des femmes seules. C'est pour ça que le mouvement ne s'arrêtera malheureusement jamais. Nous, ça ne nous arrange pas de rester là en plein hiver à se prendre des tirs de flashball."

Macron ne sait pas ce qui l'attend !

Mohammed

Les tirs de flashball, les violences policères, Mohammed les dénonce aussi : "Moi je viens des Mureaux, dans les Yvelines. On en a connu des émeutes avec la police ! Mais croyez moi, je n'ai jamais vu autant de violences que lors des manifestations des 'gilets jaunes'." Et Mohammed croit très fort à un "septembre noir" : "Macron ne sait pas ce qui l'attend à la rentrée ! Nous, tous les samedis on est là, et lors des temps forts on est à Paris. On va aussi dans les quartiers populaires pour convaincre les gens de rejoindre le mouvement."

Le reportage de Sandrine Etoa-Andegue

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