"Gilets jaunes" : "une conscience commune est peut-être en train d'émerger"
Interrogée par franceinfo ce samedi à l'occasion de "l'acte 7 des gilets jaunes", Nathalie Sarthou-Lajus, philosophe, estime que ce mouvement est marqué par "un désir de retisser du lien social".
Alors que ce samedi 29 décembre est marqué par l'"acte 7" de la mobilisation des "gilets jaunes", "une conscience commune est peut-être en train d'émerger", selon la philosophe et rédactrice en chef adjointe de la revue Etudes (revue mensuelle catholique), Nathalie Sarthou-Lajus, interrogée par franceinfo samedi.
"Sur ces rond-points, des individus se sont reconnus dans leurs difficultés. Ils se croyaient seuls dans leurs stratégies de survie et ils découvrent qu'ils sont nombreux à partager ces difficultés", note Nathalie Sarthous-Lajus.
On sent un désir de retisser du lien social, de sortir de la solitude, de l'isolement, peut-être une conscience commune qui est en train d'émerger
Nathalie Sarthous-Lajus, philosopheà franceinfo
"Cette conscience s'accroît pendant les fêtes de fin d'année, ajoute-t-elle. C'est frappant de voir que des personnes qui ne se connaissaient pas auparavant ressentent le besoin de se retrouver ensemble (...) Cette solidarité est réelle, même si elle ne s'exprime pas sous la forme d'une conscience politique claire", poursuit la philosophe. Elle note le caractère inédit de ce mouvement citoyen, lancé mi-novembre, "comme on a vu avec d'autres mobilisation, telles que "Nuit Debout", les "Veilleurs" ou la "Manif pour Tous". Il y a un réel besoin de se rassembler et de participer à la vie politique."
Nathalie Sarthou-Lajus évoque l'expression de "premier de cordée" du président de la République. "On voit bien que cette image ne peut plus tout à fait fonctionner et qu'il va devoir s'appuyer sur un socle de la population beaucoup plus large. Sa politique ne peut pas reposer uniquement sur l'action motrice d'une élite économique et culturelle", conclut-elle.
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