Grand débat : comment Emmanuel Macron a préparé sa réponse à la crise des "gilets jaunes"
Le président de la République doit annoncer la mise en œuvre de plusieurs mesures, ce lundi à 20 heures, en conclusion du grand débat national.
C'est un moment charnière du quinquennat. Emmanuel Macron doit s'exprimer, lundi 15 avril à 20 heures, pour clore le grand débat national et répondre aux questions posées par la crise des "gilets jaunes". Une déclaration que le président de la République a préparée avec soin.
Franceinfo revient sur ce qui a filtré de ces discrets préparatifs et sur la façon dont le président a préparé son intervention.
En consultant tous azimuts
Pour préparer ses annonces, le président de la République a d'abord mis son gouvernement à contribution lors du Conseil des ministres. Selon Le Parisien, chaque ministre a été prié de proposer des idées "transformantes", avec plus ou moins de succès. "Certains ont été priés de retravailler leur copie", indique une source du journal.
Les ministres n'ont pas été les seuls consultés. Le Figaro rapporte, lundi 15 avril, que le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, et le patron du MoDem, François Bayrou, ont été reçus à l'Elysée ce week-end. Le Parisien évoque également des "dizaines, pour ne pas dire des centaines" de SMS reçus à propos de cette allocution et un président "en mode éponge".
En prenant connaissance des contributions du grand débat
Le chef de l'Etat a également consulté les synthèses réalisées à l'issue du grand débat national. Le Parisien assure qu'il "s'est immergé dans les comptes-rendus des 630 000 pages" produites par ces discussions organisées un peu partout en France ces derniers mois.
On ignore si le président de la République a tenu compte des différentes limites relevées ici et là. Notamment le fait que la moitié des contributions n'a pas été prise en compte pour réaliser ces synthèses.
En verrouillant la communication
L'Elysée a aussi pris soin de préparer l'intervention d'Emmanuel Macron. Les ministres ont été priés de ne plus s'exprimer à partir de lundi matin, "pour laisser au chef de l'Etat toute la bande passante médiatique", résume Le Figaro. Le Parisien évoque lui un "confinement militaire revendiqué", "destiné à ménager la surprise pour créer, dit-on au sommet de l'Etat, 'un effet de souffle'".
Selon Le Figaro, le cabinet du chef de l'Etat a ensuite brouillé les pistes pour limiter le risque de fuites. "Quand on donne trois hypothèses de travail à Bercy, ils ne peuvent pas savoir laquelle a notre préférence", explique un ministre au quotidien. La date et la forme de sa prise de parole n'ont été données qu'au dernier moment, dimanche soir. Soit 24 heures avant l'allocution.
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