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"Gilets jaunes" : deux policiers mis en examen pour "violences volontaires" dans l'enquête sur la blessure à l'œil de Jérôme Rodrigues

Ce sont les premières poursuites dans ce dossier. Jérôme Rodrigues avait été éborgné lors de la 11e journée de mobilisation, à Paris, fin janvier 2019. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le "gilet jaune" Jérôme Rodrigues lors d'une conférence de presse à l'hôpital Cochin, à Paris, le 27 janvier 2019. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Les faits remontent à deux ans. Deux policiers ont été mis en examen le 14 janvier dans l'affaire du "gilet jaune" Jérôme Rodrigues, éborgné lors de la 11e journée de mobilisation du mouvement, le 26 janvier 2019, à Paris, a appris France Télévisions de source judiciaire. Le policier accusé d'avoir lancé la grenade qui a causé la perte de l'œil droit de Jérôme Rodrigues a été mis en examen du chef de "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente aggravées", qualification passible des assises. L'autre policier est poursuivi pour des "violences volontaires aggravées" sur un autre manifestant. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire.

Jérôme Rodrigues, casquette noire et barbe fournie, a commenté l'information lors d'une allocution en direct sur son compte Facebook mercredi : "Je tenais à vous le dire, à dire à l'ensemble des gens qui me soutiennent depuis deux ans aujourd'hui : je me suis fait crever un œil par la police de Macron." Joint par l'AFP, son avocat Arié Alimi n'a pas souhaité faire de commentaires.

Par la voix de ses avocats, l'un des policiers mis en examen, celui mis en cause pour "violences volontaires aggravées ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure à 8 jours", conteste "avoir d'une quelconque manière commis une faute professionnelle""Ce policier demeure présume innocent", ajoutent ses défenseurs, Pascal Rouiller et Sandra Chirac Kollarik, dans un communiqué transmis à franceinfo.

Le tir d'un lanceur LBD et le lancer concomitant d'une grenade 

A l'époque des faits, le tir d'un lanceur de balles de défense (LBD) et le lancer concomitant d'une grenade de désencerclement avaient touché le groupe dans lequel évoluaient Jérôme Rodrigues et Mickaël, sans qu'il soit immédiatement possible de déterminer quelle arme avait blessé les deux hommes.

Jérôme Rodrigues s'était effondré alors qu'il filmait en direct la manifestation avec son téléphone. "Médic, médic, médic ! En plein œil... Appelez les médics !" entendait-on hurler à l'image, devenue fixe et cadrée sur le sommet de la colonne de la Bastille. Vingt secondes avant la chute du manifestant, sa vidéo montrait des policiers de la brigade anticriminalité passer en courant devant lui.

La blessure de Jérôme Rodrigues, compagnon de route d'une autre figure du mouvement de contestation, Eric Drouet, avait relancé la controverse sur l'usage du LBD, arme controversée accusée d'avoir causé la perte d'un œil chez plusieurs manifestants. Les autorités avaient d'abord contesté tout usage d'une telle arme, dont les tirs sont désormais filmés.

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