L'article phare de la loi "anti-casseurs" censuré : "Le Conseil constitutionnel a rempli son rôle de gardien des libertés" selon la Ligue des droits de l'homme
Le président d'honneur de la LDH est revenu sur l'annulation de l'article qui prévoyait l'interdiction administrative de manifester.
Henri Leclerc, avocat et président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme, estime vendredi 5 avril sur franceinfo que "le Conseil constitutionnel a rempli son rôle de gardien des libertés" en censurant l'article 3 de la loi dite "anti-casseurs" qui prévoyait l'interdiction administrative de manifester. "L'annulation de cet article est essentielle. Le Conseil constitutionnel a bien fait son métier", a-t-il estimé. "La liberté de manifester est une composante de la liberté d'expression, une des libertés les plus fondamentales", a-t-il souligné.
"Une grave erreur" du gouvernement
Henri Leclerc a critiqué le gouvernement, mais aussi les députés de la majorité : "Nous avons une loi de circonstance (...) Il est évident que cette loi a été faite pour restreindre le droit de manifester. C'est une grave erreur de la part du gouvernement. Je suis très étonné qu'il n'y ait que 50 députés de la majorité qui s'abstiennent lorsqu'il s'agit d'une liberté fondamentale. Je regrette. Je croyais que ce mouvement comportait un certain nombre qui, à l’ origine, venait de la gauche", a-t-il souligné.
Le syndicat de police Alliance a regretté le rejet de l'article 3 par le Conseil constitutionnel. Une prise de position que l’avocat ne comprend pas : "Que les syndicats de police protestent avec énergie et défendent les policiers qui sont victimes de violences inadmissibles, je trouve cela tout à fait normal. Par contre, ils se croient autorisés à être les gardiens de principes d'ordres de sécurité et de répression, cela ne me paraît pas être dans leur mission", a-t-il affirmé.
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