Lancement du grand débat national : des manifestants vêtus de "gilets jaunes" menacés d'une amende de 135 euros
Des gendarmes ont demandé à certains manifestants rassemblés à Grand Bourgtheroulde d'enlever leur vêtement fluo, sous peine d'amende. Le président de la République a lancé le grand débat national dans cette commune de l'Eure, mardi.
C'est un vêtement qui peut coûter cher. Des gendarmes ont demandé à des "gilets jaunes", présents à Grand Bourgtheroulde (Eure) pour la venue d'Emmanuel Macron, mardi 15 janvier, d'enlever leurs vestes fluo "sous peine de 135 euros d'amende". Les manifestants ont été contrôlés aux abords de la commune normande, où vient d'être lancé le grand débat national, comme l'a constaté une journaliste du Monde.
Contrôle d’identité aux abords de #Bourgthroulde : les gendarmes ne font pas que vérifier les pièces d’identité, ils les prennent en photo. « C’est du fichage » dit un manifestant. Les #giletsjaunes reçoivent l’ordre de retirer leur gilet « sous peine de 135 euros d’amende ». pic.twitter.com/MKBgAMf2Wx
— Aline Leclerc (@aline_leclerc) 15 janvier 2019
Plusieurs "gilets jaunes" ont également rapporté à une journaliste de France 3 Normandie avoir dû enlever leur gilet, après la menace d'une amende similaire.
Certains manifestants nous disent qu’ils ont été menacés d’une amende de 135 euros en cas de port de gilets jaunes #Bourtheroulde #GiletJaunes pic.twitter.com/9VdSZeQ7T4
— France 3 Normandie (@f3htenormandie) 15 janvier 2019
La préfecture dit ne pas avoir donné de consigne
"Cette mesure n'est applicable que ce mardi dans le cadre de la visite du président de la République", a indiqué la brigade de gendarmerie de Grand Bourgtheroulde à France Soir. Une interdiction de manifester dans le périmètre autour du gymnase où se rendait le président a d'ailleurs été mise en place. Néanmoins, contactée par franceinfo, la préfecture affirme qu'il n'y a pas eu de consigne spécifique quant à l'amende de 135 euros. "Ce n'est pas une demande préfectorale", insiste la préfecture. De son côté, la mairie assure à franceinfo n'être au courant de rien.
Dans tous les cas, même si l'amende paraît liée à l'interdiction de manifester, son montant ne semble pas correspondre à la législation. En effet, organiser une manifestation interdite est passible d'une sanction de "six mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende", comme le stipule l’article 431-9 du Code pénal. En revanche, participer à une manifestation interdite est seulement punie d'une contravention de 1re classe, soit une amende maximum de 38 euros.
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