"Nous, on est 'gilets jaunes' depuis quarante ans !" : les associations de banlieue sceptiques avant le grand débat avec Emmanuel Macron
Avant l'arrivée du président Emmanuel Macron lundi à Évry-Courcouronnes (Essonne) pour rencontrer élus et représentants d'association, ces derniers sont parfois sceptiques.
Emmanuel Macron s'arrête en banlieue, lundi 4 février, dans le cadre du grand débat national. Le chef de l'État participera à une cinquième séance d'échanges, cette fois à Évry-Courcouronnes (Essonne). Une réunion en présence de 300 élus et représentants associatifs, notamment des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Les associations sont parfois sceptiques, quelques mois après ce qu'elles considèrent comme l'enterrement du rapport Borloo sur les banlieues, un rapport pourtant commandé par le président lui-même à l'ancien ministre de la Ville.
De longs mois de concertation et trop de réalisations : Jean-Philippe Acensi, président de l'association Bleu Blanc Zèbre, a été déçu par la réponse de l'Elysée au rapport Borloo. Il ne donnera pas suite à l'invitation reçue pour assister à cette séance d'échanges. "On n'y va pas parce que les choses sont déjà faites. A quoi bon refaire un grand débat ? On n'a pas été suffisamment entendu, on n'a pas été au bout de ce grand débat national sur les quartiers".
Un nouveau débat auquel n'a pas été convié Aboubakar Sakanoko, travailleur social et militant associatif à Grigny, qui pointe du doigt "un bel acte de communication". "Nous on est 'gilets jaunes' depuis quarante ans !", s'agace-t-il.
Cette situation de précarité qui offusque une bonne partie de la population française, nous, dans les quartiers, on vit ça depuis quarante ans !
Aboubakar Sakanokoà franceinfo
Fins de mois difficiles, manque de mixité sociale, accès restreint à l'emploi : ce sont les thématiques sur lesquelles Aïsseta Cissé de l'association Génération II à Évry veut alerter le président. "Nous avons des difficultés par rapport aux stages et à l'alternance parce qu'on n'a pas assez d'entreprises dans les quartiers. Ça casse le dynamisme des jeunes qui n'arrivent pas à valider leur cursus scolaire."
Enthousiastes ou non à l'idée de débattre avec le président de la République, les associations de banlieue espèrent surtout que leurs quartiers ne seront pas oubliés au moment de tirer les conclusions du grand débat. Les réunions doivent se terminer mi-mars. La synthèse devrait être réalisée en avril prochain.
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