"On ne va pas se faire endormir par un moratoire" : des "gilets jaunes" toujours déterminés malgré les promesses du gouvernement
Le gouvernement a prévu d'annoncer mardi un moratoire sur la hausse de la taxe sur le carburant, l'une des premières revendications des "gilets jaunes".
Le gouvernement va-t-il parvenir à calmer la colère des "gilets jaunes" ? Edouard Philippe va annoncer mardi 4 décembre un moratoire sur la hausse de la taxe sur le carburant. Le Premier ministre doit aussi présenter une série de mesures, notamment autour du pouvoir d'achat, a appris franceinfo. Après ces promesses, franceinfo a interrogé plusieurs figures du mouvement.
"C'est un bon début et il faut absolument maintenant que le gouvernement entame des négociations", a réagi Jacline Mouraud, l'une des figures du mouvement interrogée par franceinfo. "Dans l'idéal ce serait l'annulation" de la hausse de la taxe et non une suspension qui satisferait cette "gilet jaune" de la première heure, même si elle estime que "l'argent qu'ils ne prendront pas là, ils le prendront ailleurs". "C'est pour cela qu'il faut engager ces négociations sur la fiscalité", a-t-elle poursuivi.
"Des états généraux de la fiscalité"
"On ne va pas se faire endormir par un moratoire, les revendications sont beaucoup plus larges que cela", a de son côté déclaré Benjamin Cauchy, membre du collectif des "gilets jaunes libres", qui avait plaidé pour l'ouverture des négociations avec le gouvernement.
Nous attendons toujours des états généraux de la fiscalité pour rendre l'impôt plus équitable, que l'ensemble des acteurs économiques contribuent à l'effort national de manière plus équitable.
Benjamin Cauchy, du collectif des "gilets jaunes libres"à franceinfo
En quelques semaines, les revendications ont dépassé le simple cadre de la fiscalité. "Sur le volet social, on attend également des gestes sur la revalorisation des salaires, des traitements, des pensions d'invalidité et des personnes handicapées, nous attendons un électrochoc politique concernant la représentativité des citoyens avec la mise en place d'un référendum d'initiative populaire et l'instauration de la proportionnelle aux législatives...", enchaîne Benjamin Cauchy.
"Nous ne voulons pas des miettes, nous voulons la baguette entière"
Le gouvernement parviendra-t-il à apaiser les esprits alors que de nombreuses pages Facebook appellent déjà à une nouvelle mobilisation samedi 8 décembre ? "Le mouvement ne va pas s'essouffler, au contraire. C'est un signe de volonté de négocier de la part du gouvernement, c'est aussi la preuve que lorsque les citoyens s'emparent de la chose publique et entrent dans l'arène politique, on peut faire changer les choses, affirme Benjamin Cauchy. Nous ne voulons pas des miettes, nous voulons la baguette entière. Pour l'instant, il y a une grande branche des 'gilets jaunes' qui souhaite faire perdurer le rapport de force."
"On réclame d'être entendu et d'arrêter ces taxes sur le carburant, ils le font, donc pour moi cela devrait mettre fin à toute cette violence", estime de son côté Jacline Gouraud. Pour elle, il n'est "pas envisageable" que "des manifestations violentes continuent".
D'autres "gilets jaunes" craignent de nouveaux débordements. C'est le cas de Chantal Perrotin qui, sur le terrain, ne voit que "très peu de modérés". "On est très minoritaires, on ne se fait même pas entendre, explique-t-elle. Il y a beaucoup de gens qui veulent en découdre, qui veulent la destitution du gouvernement."
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