: Vidéo "Sale sioniste", "dégage" : Alain Finkielkraut visé par des insultes en marge du cortège parisien des "gilets jaunes"
Les images ont été tournées, samedi, à Paris, dans le 14e arrondissement de la capitale.
"Les injures antisémites dont il a fait l’objet sont la négation absolue de ce que nous sommes." Emmanuel Macron a vivement réagi, samedi 16 février, après les insultes dont le philosophe Alain Finkielkraut a été victime, à Paris, lors du le 14e samedi de mobilisation des "gilets jaunes".
Les images ont été tournées par Yahoo Actualités, boulevard du Montparnasse, dans le 14e arrondissement de la capitale. "Sale sioniste de merde !", "dégage", ont hurlé des manifestants. "Nique ta mère", lance un autre, tandis que des personnes crient "Palestine". Dans le brouhaha, on entend d'autres insultes proférées qui ressemblent à "sale juif".
"Espèce de raciste, t'es un haineux, tu vas mourir, tu vas aller en enfer, espèce de sioniste", a crié un manifestant. "Il est venu exprès pour nous provoquer", a affirmé un autre. Le philosophe n'a pas répliqué et s'est éloigné. Dans une interview au Figaro samedi matin, il s'est montré critique vis-à-vis du mouvement, estimant que "les différents leaders de cette révolte protéiforme (...) sont devenus les stars du petit écran. Cette promotion leur est montée à la tête et l'arrogance a changé de camp."
"Méthodes fascistes d’intimidation"
"Une honte absolue. Des méthodes fascistes d’intimidation", a réagi la Licra sur Twitter. Le philosophe a également reçu, sur le même réseau social, le soutien de ses confrères. "Total soutien à Alain Finkielkraut, et surtout : totale admiration pour le calme qu'il a su garder face à cette pisse mentale", a écrit Raphaël Enthoven.
"La France, elle est à NOUS, tu es un Naineux, grosse merde !"
— Raphaël Enthoven (@Enthoven_R) 16 février 2019
Certains #giletsjaunes, après avoir touché le fond, creusent encore...
Total soutien à Alain #Finkielkraut, et surtout : totale admiration pour le calme qu'il a su garder face à cette pisse mentale https://t.co/4tktyTgCKr
De son côté, Bernard-Henri Lévy a condamné des "nazillons". "Puisse cette scène hallucinante pulvériser les derniers restes de l’impunité médiatique dont jouissaient les gilets jaunes", a-t-il ajouté.
En France, en 2019, des nazillons agressent un écrivain français aux cris de «Rentre à Tel Aviv» et de «Nous sommes le peuple». Puisse cette scène hallucinante pulvériser les derniers restes de l’impunité médiatique dont jouissaient les #GiletsJaunes Soutien total à #Finkielkraut
— Bernard-Henri Lévy (@BHL) 16 février 2019
"Déferlement de haine à l'état pur"
"La haine à l’état brut dans les rues de Paris", a écrit le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. Et de conclure : "Ceux qui insultent ont le visage découvert. J’espère qu’ils seront identifiés, poursuivis et lourdement condamnés."
"Un déferlement de haine à l’état pur que seule l’intervention de la police a interrompu, a écrit le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Assister à une telle scène à Paris, en 2019, est tout simplement INTOLÉRABLE."
"Fils d’émigrés polonais devenu académicien français, Alain Finkielkraut n’est pas seulement un homme de lettres éminent mais le symbole de ce que la République permet à chacun", a également écrit Emmanuel Macron sur Twitter.
Auprès du Journal du Dimanche, Alain Finkielkraut dit avoir "ressenti une haine absolue". Mais le philosophe raconte avoir été rassuré par la présence de policiers : "J'aurais eu peur s'il n'y avait pas eu les forces de l'ordre, heureusement qu'ils étaient là." L'académicien souligne que tous les manifestants n'étaient pas agressifs. Il précise que l'un d'eux a salué son travail et qu'un autre lui a proposé de revêtir un gilet jaune et de rejoindre le cortège.
Dans un autre entretien, cette fois au Parisien, il a expliqué qu'il n'allait pas porter plainte : "ça pourrait en valoir la peine mais ce ne sera sans doute pas la dernière fois que cela m’arrive. Il ne faut pas trop en faire non plus, j’ai l’impression que beaucoup de gens ont été plus traumatisés que moi et que les images leur ont fait plus peur qu’à moi."
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