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Air France : après l'agression du DRH, pro et anti-syndicats font dire tout et son contraire à Jean Jaurès

Cette figure historique de la gauche française est mentionnée par les uns et les autres. Mais tous font référence à une seule et même prise de parole qui date du 19 juin 1906.

Article rédigé par Louis San
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Portrait non daté de Jean Jaurès. (HISTORIAL DE PÉRONNE / AFP)

Les images ont déjà fait le tour du monde. Au lendemain de l'agression du directeur des ressources humaines d'Air France par des manifestants, pro et anti-syndicats s'affrontent pour condamner ou soutenir l'action de certains salariés.

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"Violence patronale"

Alors que le Premier ministre, Manuel Valls, évoque "l'œuvre de voyous", des personnalités de gauche citent Jean Jaurès pour justifier une certaine forme de violence de l'action ouvrière.

Cécile Duflot, ancienne ministre du Logement de Manuel Valls, tweete dès lundi des propos tenus par cette figure de la gauche lors d'un débat face à Georges Clemenceau, alors ministre de l'Intérieur, le 19 juin 1906.

Gérard Filoche, membre du bureau national du PS, et figure de l'aile gauche du parti, cite également ces propos sur Twitter. Même référence pour Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de gauche, qui termine son billet de blog en écrivant "Merci M. Jaurès".

Des propos que l'on retrouve effectivement dans l'ouvrage Jean Jaurès, 1859-1914, "l'intolérable", Volume 1, aux pages 69 et 70. Et, comme le rappelle un livre (PDF) sur Jean Jaurès et Georges Clemenceau cosigné par Manuel Valls, lorsque l'on demande à Jaurès : "Qu’est-ce que les classes dirigeantes ?", il répond : "Ce qu’elles entendent par le maintien de l’ordre, c’est seulement le maintien de l’ordre… ce qu’elles entendent par la répression de la violence, c’est la répression de tous les écarts, de tous les excès de la force ouvrière ; c’est aussi, sous prétexte d’en réprimer les écarts, de réprimer la force ouvrière elle-même et de laisser le champ libre à la seule violence patronale."

Les violences "compromettent la victoire"

Mais Jérôme Godefroy, ancien journaliste qui condamne les "ultras de la gauche rigide", rappelle sur Twitter que Jean Jaurès s'était prononcé contre les violences des ouvriers. "Les violences individuelles contre les personnes et les biens ne peuvent que compromettre la victoire et fausser le sens du combat", avait déclaré le député du Tarn, le même jour, lors du même débat du 19 juin 1906.

L'internaute qui a déniché cette citation absente du livre cosigné par Manuel Valls a partagé un lien renvoyant vers le Journal officiel rapportant les débats parlementaires de ce 19 juin 1906.

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