Air France : la réaction des salariés à la démission de Jean-Marc Janaillac
Jean-Marc Janaillac, l'ex-PDG d'Air France, assure l'intérim à la direction de la compagnie aérienne. Son départ est un coup de tonnerre. C'est pourtant lui qui avait choisi de lier son sort à l'issue de la consultation interne. Comment son pari s'est-il retourné contre lui ?
Moins d'une demi-heure après le désaveu de ses salariés vendredi 4 mai au soir, Jean-Marc Janaillac tire la conclusion qui s'impose et démissionne. A18h05, dans une salle de conférence de Roissy (Val-d'Oise), une quinzaine de personnes sont réunie, dont des syndicats et des cadres de la direction. Le résultat est annoncé et la proposition de la direction est rejetée à 45,4%. Stupéfaction dans la salle. Un syndicaliste raconte : "Je vois le 55%, je pense au oui, et là c'est le non. Une chape de plomb tombe sur tout le monde. Il y a un silence pendant une minute". Un silence rompu par un cadre qui lâche : "Cette boîte est ingouvernable".
Un dénouement qui divise au sein des salariés
Au même moment, dans son bureau parisien, entouré d'une dizaine de proches, Jean-Marc Janaillac suit le verdict en direct grâce à un système vidéo. Le patron assume et déclare : "C'est le risque que j'ai pris". La surprise est totale pour plusieurs syndicats ; certains doivent improviser leur réaction. Un autre représentant, fervent défenseur du "non", confie : "Je pensais qu'avec tous les moyens déployés par la direction, ils allaient réussir". Alors, qui a fait pencher la balance ? Pas forcément les pilotes, selon de nombreuses sources, mais plutôt les personnels navigants commerciaux. Un commandant de bord explique s'être rendu compte qu'une majorité de ses homologues avaient voté "oui". Trois jours plus tard, les salariés restent divisés, le climat extrêmement tendu. Le ciel est loin d'être dégagé pour Air France.
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