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"Je n’ai toujours pas reçu la carte" : 6 000 chauffeurs VTC "bloqués" par des lenteurs administratives

Des milliers de chauffeurs VTC attendent de prendre le volant. Ils ont réussi leur examen mais à cause de délais rallongés dans le traitement des dossiers en préfecture, ils doivent patienter des mois avant de pouvoir travailler.
Article rédigé par franceinfo - Farida Nouar
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Six mois minimum en préfecture pour obtenir le fameux sésame permettant aux véhicules de tourisme avec chauffeurs (VTC) de travailler (illustration). (JEAN-FRAN?OIS FREY / MAXPPP)

"J’ai passé l’examen fin mai et je n’ai toujours pas reçu la carte. On est à sept mois d’attente quand même !", s’impatiente Sofiane, 23 ans. Le jeune homme en CDI veut aussi devenir chauffeur VTC pour mettre de côté et concrétiser son projet d'entreprenariat qui est du coup retardé. "Je voulais faire un complément de revenus avec ce travail-là mais je ne m’attendais pas à tout ce temps. Je pensais à trois, quatre mois mais ça n’a pas été le cas."

Comme lui, ce sont quelque 6 000 chauffeurs qui seraient ainsi bloqués, notamment en Île-de-France, selon les principales entreprises de VTC. La délivrance de la carte qui leur permet de travailler après l’examen prend aujourd’hui six mois, voire plus, au lieu de trois mois en temps normal.

"Une demande de course sur quatre n'est pas satisfaite"

L'augmentation des demandes pour devenir chauffeur provoque un engorgement, ce qui expliquerait le retard des préfectures pour délivrer les cartes VTC, analysent les plateformes. Et les conséquences sont nombreuses, dénonce Rym Saker, porte-parole chez Uber France : "Des temps d’attente rallongés pour les clients mais, encore plus grave, une demande de course de trajet sur quatre n’est pas satisfaite."

"Avec l’inflation, il y a certaines personnes qui comptent vraiment sur cette capacité à générer plus de revenus et à apporter de l’amélioration dans leur vie quotidienne grâce à cette profession à temps partiel."

Rym Saker, porte-parole chez Uber France

à franceinfo

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Les entreprises ont envoyé une lettre aux ministres de l'Intérieur et des transports pour alerter sur ces "goulots d'étranglements administratifs" et pour appeler à des "mesures correctives rapides". La création d'un guichet unique, par exemple, pourrait permettre de fluidifier les traitements des dossiers. Cette proposition a déjà été mise précédemment sur la table du ministère des Transports par les plateformes, sans aboutir pour le moment.

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