L'américain Uber suspend ce soir son service UberPop en France
"Nous avons décidé de suspendre UberPop en France, dès 20 heures ce vendredi soir . En premier lieu pour préserver la sécurité des chauffeurs Uber, ce qui a toujours été notre priorité. Ils ont été victimes d’actes de violence ces derniers jours. La seconde raison est que nous souhaitons nous situer dans un esprit d’apaisement, de dialogue avec les pouvoirs publics et montrer que l’on prend nos responsabilités. Sur le fond, nous nous en remettons à la décision du Conseil constitutionnel attendue en septembre sur l’article de la loi Thévenoud" explique dans Le Monde Thibaud Simphal, le directeur général d'Uber France.
Uber France sur ses chauffeurs : "Nous allons les aider"
Dans cette interview, il annonce également qu'Uber va aider les chauffeurs pendant cette suspension, sans préciser la forme que prendra cette aide : "87 % des chauffeurs UberPop ont une autre activité à côté. Leur recette moyenne annuelle est de 8.200 euros, ce qui correspond environ aux coûts annuels de leur véhicule. Je tiens à les remercier ici pour leur calme et leur attitude exemplaire malgré les difficultés et la violence. UberPop leur offrait une opportunité réelle d’arrondir leurs fins de mois, alors que le pays en manque cruellement. Nous allons les aider".
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— Uber France (@UberFR) July 3, 2015
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Une décision qui intervient alors que le parquet de Paris a décidé le renvoi en correctionnelle de la société Uber France, de son directeur général Thibaud Simphal et du directeur d'Uber pour l'Europe de l'Ouest, Pierre-Dimitri Gore-Coty. Ils comparaîtront notamment pour pratique commerciale trompeuse, complicité d'exercice illégal de la profession de taxi et traitement de données informatiques illégal. Et qu'un chauffeur a été condamné à Toulouse.
Les taxis restent prudents
"C’est une bonne nouvelle néanmoins mais je me méfie beaucoup d’Uber car ils vont trouver le moyen dès la semaine prochaine de continuer, mais sous une autre appellation " a réagi sur France Info Abdel Ghalfi, secrétaire général de la CFDT-Taxis parisiens.
"Une activité illégale ça ne se suspend pas, ça s'arrête "
Invité de France Info, Alain Vidalies, Secrétaire d'Etat aux Transports, a réagi à cette suspension. Pour lui, elle "va dans le bon sens mais une activité illégale ça ne se suspend pas, ça s'arrête ". Il veut "bien entendre " qu'Uber utilise le terme de "suspension" en attendant les résultats de la Question prioritaire de constitutionnalité que l'entreprise a déposée. Toutefois il précise : "l’objectif du gouvernement est bien de passer d’une suspension à l’arrêt définitif de ce que l’on considère comme une activité illégale ". "Pour l'instant, on n'a pas besoin de modifier une quelconque loi pour montrer que cette activité est illégale " a insité Alain Vidalies, se disant "déterminé " à ce que celle-ci s'arrête "définitivement ".
"La décision qui vient d'être annoncée est la démonstration que la fermeté du gouvernement, dans ce domaine là comme dans bien d'autres, a payé ", s'est félicité Manuel Valls. "Bien sûr, il faut être de son temps. Internet joue un rôle important et les taxis doivent aussi se réformer, participer de l’attractivité de notre pays et pas seulement de Paris et des grandes capitales régionales. Il faut un accueil qui soit le plus performant et le plus professionnel possibl e. Mais c’est une profession qui a besoin de règles ", a déclaré le premier ministre à la presse depuis Besançon.
"Nous ne sommes pas dans la loi de la jungle avec un esclavagisme qui serait celui des temps modernes ", a t-il ajouté. En marge d'un comité interministériel sur la jeunesse, le premier ministre a tenu à préciser que le Gouvernement n'était ni contre Uber ni contre les VTC, mais que des règles étaient nécessaires." Nous sommes d’ailleurs prêts à examiner dans ce domaine-là toutes les évolutions nécessaires, mais UberPOP devait être interdit. (...) Notre société a besoin d'autorité et de règles ", a t-il conclu.
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