Hausse du prix des carburants : jusqu'à "60 000 euros en plus à assurer" pour le déneigement d'une station de ski
La hausse du prix des carburants a des repercussions pour les stations de ski en montagne. Les coûts du déneigement explosent.
Dans les stations de ski, on craint la flambée du prix des carburants. "En fonction de l'augmentation, il faudrait entre 40 à 60 000 euros de plus par an" pour le déneigement des routes au sein de la station de ski des Deux Alpes, selon Pierre Balme. Il est le maire de Venosc (Isère) et vice-président de l'Association Nationale des Maires et des Stations de Montagne (ANMSM).
franceinfo : L'impact de cette hausse du prix sur le déneigement vous inquiète ?
Pierre Balme : Oui, tout à fait. Pour les stations de déneigement, on utilise ce qu'on appelle le gazole non routier (GNR) qui est un pétrole désoufré et utilisé notamment sur les engins de chantier. Jusqu'à présent, il bénéficiait d'une taxation un peu moindre que le gazole normal. Aujourd'hui, il y a une très forte augmentation, de l'ordre de 300%, de ces taxes-là : un litre de GNR, qui est autour de 1 euro le litre aujourd'hui, va passer à 1,40 euro demain.
Au sein des Deux Alpes, nous consommons entre 100 000 à 150 000 litres de GNR l'hiver pour le déneigement dans la commune. On va jusqu'au fond des vallées, on remonte à la station, on a 40 kilomètres de routes à déneiger pour assurer la sécurité des habitants permanents et des touristes. On a une dizaine d'engins de déneigement et donc, entre 100 000 à 150 000 litres de fioul : en fonction de l'augmentation, [cela représente] entre 40 000 à 60 000 euros de plus à assurer par an, à un moment où les dotations communales et les prélèvements sur les collectivités locales ne font qu'empirer.
Allez-vous réduire l'opération des déneigeuses ?
Non, c'est la sécurité qui prime. On va, comme tous les ans, remplir les cuves à plein avant le début de la saison pour profiter des tarifs actuels. Ensuite, on est très dépendant des conditions climatiques. Un hiver avec beaucoup de neige, c'est 30 à 40% de consommation [en plus], mais il est clair qu'on ne mettra pas la sécurité en jeu. On fera des économies sur d'autres secteurs. C'est toujours la sécurité qui prime chez nous.
Soutenez-vous la mobilisation des "gilets jaunes" du 17 novembre ?
Cette mobilisation est un autre problème, qui va prendre une tournure un petit peu politique. C'est vrai que, pour beaucoup, il y a la hausse des cours pétroliers et puis, la problématique des taxes. Mais c'est la position de tous les gouvernements depuis un moment d'aller vers une transition écologique, énergétique. Je pense, par contre, que la facture est très lourde, et pour les usagers, et pour les collectivités.
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