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Reportage En Belgique, "on accepte de partager" : des stations-service prises d’assaut par les Français

Les stations-service belges frontalières de la France ont enregistré une hausse de la demande de 15 à 20% ces derniers jours en raison de la grève dans les raffineries françaises. À charge de revanche, estiment les Belges qui s'étaient précipités en France pour profiter de la ristourne.

Article rédigé par franceinfo - Faida Nouar
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les stations-service belges frontalières prises d'assaut par les Français en raison de la grève dans les raffineries, le 12 octobre 2022. (FARIDA NOUAR / RADIO FRANCE)

À Hertain, à quelques kilomètres de la frontière franco-belge, on ne voit quasiment plus que des plaques françaises aux pompes des stations-service. "Je peux prendre de l'essence ? Il y a du carburant qui coule ?", demande Mimi qui vient de Lille. Elle a fait six stations en France avant de se décider à franchir la frontière. "En France, je n'ai pas trouvé de SP95-E10 et j'étais sur la réserve", explique-t-elle en remplissant son réservoir "jusqu'à la dernière goutte".

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Les pompes à essence belges situées près de la frontière avec la France ont enregistré une hausse de la demande de 15 à 20% ces derniers jours, en raison du mouvement de grève touchant plusieurs raffineries et dépôts de carburant français. 

"Ils ont raison de faire ce qu'ils font"

Théo habite à Baisieux, "juste à côté. C'est plus cher mais il y a moins d'attente", confie-t-il. Mais malgré les difficultés d’approvisionnement, Théo soutient totalement la grève des salariés des raffineries TotalEnergies et ExxonMobil. "Je suis 100% d'accord avec eux. Ils ont raison de faire ce qu'ils font, lance-t-il. On doit de plus en plus se battre pour arriver à payer les factures, pour amener à manger dans l'assiette le soir".

"On galère tous. Peut-être qu'ils vont réussir à faire bouger les choses, à faire prendre conscience qu'on a de plus en plus la tête sous l'eau alors qu'on a tous un travail."

Théo, un habitant de Baisieux

à franceinfo

"C'est un peu le bordel", réagit en revanche Jérôme, pas loin, qui fait, lui, le plein de diesel. "J'étais à sec. Il ne me restait même pas 50 kilomètres". S’il n’est pas très heureux de la situation, il ne recule pas pour autant devant le prix affiché, 2,59 euros le litre. "En France aussi, ça a augmenté, le Leclerc, il est à 1,98 euro", constate-t-il. Ces 60 centimes de plus, "c'est du n'importe quoi. Il faudrait que les ouvriers de Total arrivent à trouver un accord", lance-t-il désabusé.

Parmi la flopée d'immatriculations françaises, on trouve quand même quelques Belges, qui ne semblent pas perturbés par l'afflux de leurs voisins. "C'est normal, ils sont les bienvenus, affirme cet automobiliste qui résume : Il y a quinze jours d'ici, on était en France aussi, parce que c'était moins cher. Maintenant, c'est le contraire, il n'y a plus d'essence chez eux. Donc on accepte de partager."

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