Pénurie de cars scolaires : certains transporteurs "savent déjà qu'ils ne pourront pas assurer le service à la rentrée", avertit la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs
Il manque aujourd'hui 8 000 chauffeurs de bus pour assurer toutes les liaisons. Chaque jour, 2 millions d'élèves utilisent ce moyen de transport.
Certains transporteurs scolaires savent déjà "qu'ils ne pourront pas assurer certains services" de ramassage scolaire à la rentrée de septembre, avertit vendredi 5 août sur franceinfo Ingrid Mareschal, déléguée générale de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs (FNTV). Il manque aujourd'hui 8 000 chauffeurs sur l'ensemble du territoire pour assurer toutes les liaisons. Chaque jour, 2 millions d'élèves utilisent ce moyen de transport et 20% d'entre eux pourraient être touchés si la situation n'évolue pas.
franceinfo : Est-ce que tous les enfants auront un bus pour aller à l'école en septembre ?
Ingrid Mareschal : La majeure partie des élèves auront des cars scolaires, il y aura en revanche quelques difficultés à certains endroits au moins au début de l'année, le temps que tout le monde parvienne à trouver des solutions. Toutes les régions sont touchées : il manque 1 000 conducteurs en Auvergne-Rhône-Alpes, 400 dans le Nord, 700 en Pays-de-la-Loire. L'Île-de-France est un peu moins touchée car il y a moins de temps partiel et beaucoup d'enfants qui empruntent les transports urbains.
Est-ce un problème réccurent ?
C'est une pénurie qui existe depuis plusieurs années mais qui s'est aggravée avec la crise du Covid. Entre les réorientations et les départs en retraite, nous avons perdu beaucoup d'effectifs depuis 2020. Là où avant le Covid, cela n'empêchait pas d'assurer le service.
"Nous sommes dans une situation telle que certaines entreprises savent d'ores et déjà qu'elles ne pourront pas assurer le service en septembre."
Ingrid Mareschal, déléguée générale de la FNTVà franceinfo
Elles le savent notamment car la formation prend au minimum trois à quatre mois pour avoir un conducteur opérationnel. C'est un métier très encadré avec beaucoup de règles de sécurité notamment sur les temps de conduite et de repos qu'il faut respecter.
Qu'est-ce qui bloque pour recruter ?
La question du salaire est importante, mais la difficulté est qu'on ne peut pas répercuter une augmentation directement sur le client comme un restaurateur augmenterait les prix de sa carte. Les transporteurs se contractualisent avec des donneurs d'ordres publics, comme les régions, qui ne peuvent pas non plus augmenter la taille des marchés comme elles le voudraient.
"Nous avons déjà consenti à une augmentation de 5% sur les salaires, je ne pense pas que l'on puisse faire mieux en l'état."
Ingrid Mareschal, déléguée générale de la FNTVà franceinfo
Il s'agit aussi de montrer que notre métier est moderne et dynamique, et que les horaires fixes peuvent apporter une sécurité de l'emploi pour un indépendant qui aurait un autre travail à côté.
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