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Prix des carburants : "160 km c’est une journée de travail, une journée de plein"

En région Occitanie, des automobilistes préparent activement la journée d'action du 17 novembre contre la hausse du prix des carburants. Ceux qui utilisent la voiture pour travailler sont particulièrement remontés. 

Article rédigé par franceinfo, Stéphane Iglésis
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des automobilistes préparent une journée d'action nationale contre la hausse du prix des carburants le 17 novembre (illustration). (L'EST REPUBLICAIN / MAXPPP)

"Ils sont en train de nous bouffer, enrage Annie Heuguet, infirmière à Albi (Tarn). Comme d'autres automobilistes qui ont besoin de leur véhicule pour travailler, elle déplore la hausse du prix des carburants. 

>>TRIBUNE. L'appel aux "politiques" de 23 ONG sur la hausse de la fiscalité écologique

Pour bon nombre de Français, la hausse du prix des carburants est un sévère coup de canif dans leur budget et ils ne pardonnent pas le niveau des taxes. Un appel à bloquer les routes a été lancé pour samedi 17 novembre en France et des collectifs se sont constitués pour organiser la manifestation des gilets jaunes. À Toulouse, le pack de manifestants potentiels s’est retrouvé samedi 10 novembre sur le parking du stade Ernest Wallon, le temple du rugby dans la Ville rose. À Albi, la réunion a eu lieu devant une station-service. C’est un ras-le-bol qui s’exprime.

Annie Heuguet est infirmière libérale à Albi et elle se prive car elle doit encaisser 150 euros par mois de frais de carburant en plus : "Quand je me déplace en Charente-Maritime voir mes parents, le dernier calcul c’était entre 180 et 200 euros aller-retour. Tu prends la nationale, tu risques d’avoir un point en moins et 45 euros d’amende, tu prends l’autoroute, tu dois la payer." Dimanche dernier, Annie Heuguet a refusé un dîner avec un ami à Toulouse.

Je venais juste de faire mon plein, j’enchaînais trois jours de travail, lundi, mardi, mercredi et bien les 160 kilomètres, j’ai préféré m’en passer parce que je regarde que 160 km c’est une journée de travail, une journée de plein.

Une infirmière libérale

à franceinfo

"Il y a quelques années de ça, tout le monde disait : il faut rouler au diesel, il faut acheter diesel. Même mon comptable me disait ça. J’ai donc investi diesel. Et maintenant, je suis bien embêtée", ajoute Annie Heuguet

Yves Garrec est VTC. Lui aussi a fait ses comptes et ils ne sont pas bons : "Le calcul est simple. Je fais deux pleins par semaine à raison de 60 euros le plein, ça fait 120 euros par semaine. Ça fait 650 euros à peu près ordinairement et là je vais passer à 800 euros."

200 euros de plus par mois. Je vais en répercuter une partie sur mes clients mais je vais en prendre une partie sur ma charge donc c'est un manque à gagner.

Un VTC

à franceinfo

"La transition écologique c’est faux parce que dans ce cas-là pourquoi le gouvernement ne baisserait pas ses taxes justement pour nous inciter à acheter une voiture, interroge Yves Garrec. Le gars qui part travailler, qui est dans la campagne, qui fait 50 kilomètres par jour avec une vieille voiture, il ne pourra pas s’acheter une hybride ni une voiture électrique qui sont hors de prix. Donc, c’est au gouvernement puisqu’il veut favoriser la transition écologique de faire un geste."

Il y aura plus d’opérations escargot que de blocages des routes samedi 17 novembre, mais l’idée c’est de montrer au gouvernement que ce coup de pompe fiscal ne passera pas comme une lettre à la poste.

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