Mouvement des "gilets jaunes" : y aura-t-il un "acte 3" samedi prochain ?
Sur Facebook, des internautes prévoient une nouvelle manifestation sur les Champs-Elysées samedi 1er décembre à Paris.
Que va devenir le mouvement des "gilets jaunes" ? Va-t-il se poursuivre comme le souhaitent les manifestants ou s'essouffler comme l'espère le gouvernement ? Au lendemain d'un "acte 2" marqué par une manifestation non autorisée sur les Champs-Elysées et de nombreux dégâts matériels, l'avenir de la mobilisation contre la hausse des prix du carburant est incertain alors qu'Emmanuel Macron doit annoncer de nouvelles mesures pour calmer la fronde mardi.
Un appel est déjà lancé sur Facebook
Ils n'ont pas perdu de temps. Alors que des "gilets jaunes" se rassemblaient samedi à Paris, un groupe Facebook lié au mouvement a mis en ligne un événement prévu le 1er décembre sur les Champs-Elysés. Baptisé "Acte 3 Macron démissionne !", il est présenté comme une "rencontre entre 'gilets jaunes'" afin d'obtenir d'Emmanuel Macron "plus de pouvoir d'achat" ainsi que "l'annulation des taxes sur les carburants". "Sinon, En marche ! vers la démission de Macron", avertissent les organisateurs. Dimanche 25 novembre, à midi, 17 000 personnes se disaient prêtes à participer et 91 000 étaient intéressées par cet évènement.
Mais cette initiative n'est pas du goût de tout le monde. Benjamin Cauchy, porte-parole des "gilets jaunes" en région toulousaine, a rejeté "formellement" l'appel à un acte 3 du mouvement. "Je suis en relation avec d'autres initiateurs du mouvement. Nous démentons formellement cet appel. Nous verrons ce que nous ferons en fonction de ce que dira Emmanuel Macron mardi. A l'heure actuelle, il n'existe pas d'acte 3 des gilets jaunes", a-t-il affirmé à l'AFP. "Je ne connais pas les gens qui ont créé cette page mais on est sur de la manipulation, de la récupération, je ne sais pas si c'est d'extrême droite ou d'extrême gauche", a-t-il ajouté.
Une participation en baisse
Selon le ministère de l'Intérieur, seule source de chiffres sur la mobilisation, le mouvement s'essouffle. Christophe Castaner parlait ainsi, samedi 24 novembre, d'un "fort affaiblissement de la mobilisation". Selon les chiffres cités par le ministère, 106 301 "gilets jaunes" avaient été recensés samedi à 17 heures dans toute la France, dont 8 000 à Paris, contre 282 710 au total une semaine plus tôt à la même heure.
Interrogé par franceinfo dimanche, un porte-parole du mouvement dans la Drôme se montre dubitatif par rapport à la manifestation qui a eu lieu sur les Champs-Elysées, à Paris. "L'acte II a été pour moi, personnellement, un échec, autant au niveau des casseurs que du nombre de manifestants. J'étais déçu qu'il y ait un tel appel national avec un si faible nombre de manifestants", explique Alexandre Compère, qui préfère les mobilisations locales.
La mobilisation se poursuit en région
En région, des actions de "gilets jaunes" étaient encore observées dimanche dans le Var, sur des ronds-points et au péage de Saint-Maximin, sur l'autoroute A8. Dans le Vaucluse, plusieurs sorties et entrées d'autoroute à Avignon étaient fermées ou faisaient l'objet de barrages filtrants. En Nouvelle-Aquitaine, la mobilisation continuait, avec parfois quelques barrages filtrants aux abords des centres commerciaux ou sur des ronds-points stratégiques.
Côté réseau routier, en début de matinée, un noyau dur de "gilets jaunes" tenait toujours sur l'A10, sous le contrôle de la gendarmerie. Le péage de Virsac, saccagé dans la semaine, restait fermé à la circulation dans les deux sens. Autre point chaud de la contestation girondine, l'A63 à Canéjan était aussi fermée mais seulement dans le sens Bayonne-Bordeaux. Dans la Drôme, des "gilets jaunes" organisaient des opérations "péages gratuits" à Valence-Nord et Valence-Sud. Une "grosse opération" est également en préparation, indique Alexandre Compère.
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