Prix du carburant : "C’est compliqué de se dire qu’on ne peut pas faire une sortie", témoigne une famille

En un an, le litre de gazole a augmenté de 27 centimes. Comment la hausse pèse-t-elle sur la vie quotidienne des Français ? Après les inquiétudes d'un peintre et d'un plombier pour leur travail, regard sur les comptes domestiques de la famille Laucusse installée à Liverdun, près de Nancy. Le couple possède deux voitures diesels, dont il ne peut se passer pour travailler et gérer ses trois enfants.  

La mère de famille, Tulay, remet du gasoil dans sa voiture 20 euros par 20 euros. Ça revient vite. En famille, il faut souvent sortir le véhicule pour les rendez-vous du quotidien. Il est 19 heures, le moment d'emmener dans l'un des enfants à son cours de zumba. Un trajet de quelques minutes. Sa mère viendra le chercher. Les voitures sont indispensables au quotidien, démontre Tulay. "On a deux emplois différents, à deux endroits différents, explique-t-elle. Si je voulais prendre les transports en commun, je devrais prendre un train, un bus, un tram. Ca reviendrait au même. Dans tous les cas je vais à ma perte. Et sans parler des horaires, je n’aurais pas forcément un train pour me ramener chez moi."

Le père de famille, Jean-Jacques, mécanicien automobile, fait les comptes. "À deux, en travaillant, on est à 2 500, 2 600 euros par mois, détaille-t-il. Pour les deux voitures, c’est un budget de 400 à 450 euros. Le budget carburant, c’est globalement un peu plus de la moitié du budget entretien voiture." Parfois, il faut faire des choix. "Il y a des mois où c’est compliqué de se dire qu’on ne peut pas faire telle sortie parce qu’il va falloir de remettre du gasoil encore une fois."

Chez les Laucusse, pour les deux voitures, le budget carburant a grimpé d’une soixantaine d’euros par mois. Pour autant, les parents n'iront pas manifester le 17 novembre. Quant à la voiture électrique, Tulay n’en veut pas. Elle serait, dit-elle trop gourmande en électricité.