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À la SNCF, parole aux cheminots non-grévistes : "On a des trains à faire rouler, des clients nous attendent sur les quais"

La grève se poursuit à la SNCF samedi 14 avril, en plein week-end de départs en vacances. Mais une majorité des cheminots travaillent, par conviction ou pour des raisons financières : "Ça fait beaucoup de mal au salaire !"

Article rédigé par Damien Triomphe, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Gare de Lyon à Paris, vendredi 13 avril 2018. (DAVID SEYER / CROWDSPARK / AFP)

Samedi 14 avril marque le sixième jour de grève à la SNCF depuis le début du mouvement. La circulation est perturbée en ce nouveau week-end de départs en vacances : le début des congés de la zone C (Paris, Toulouse, Montpellier) et la fin de la première semaine de vacances pour la zone A (Bordeaux, Lyon).

Malgré des gares bondées et des trains saturés, n'oublions pas que la majorité des salariés de la SNCF ne fait pas grève (en début de semaine, le taux de grévistes oscillait entre 35 et 40 %).

J'ai fait grève deux jours, mais ça fait quand même beaucoup de mal au salaire donc je ne peux pas faire plus.

Jérémy

à franceinfo

Au Technicentre SNCF de Châtillon dans les Hauts-de-Seine, Jérémy travaille dans les services de gestion de flotte des trains. Il a fait grève au début du mouvement, mais pas ce samedi : "Les grévistes comprennent ceux qui viennent travailler, parce que quand on est jeune et qu'on vient d'avoir le crédit, on n'a pas trop le choix, il faut aller au boulot !" S'il n'y avait pas ces questions d'argent, il ferait de nouveau grève.

"Je soutiens mes collègues grévistes"

Jean, lui, il ne l'a pas faite, et il ne la fera pas : "Je soutiens mes collègues grévistes, mais chacun gère comme il veut. On a quand même des trains à faire rouler, des clients qui nous attendent sur les quais, il faut dépanner ces gens là. De toute façon tout ce qui a été demandé par le gouvernement est passé, donc on changera de statut à l'Assemblée nationale..."

Valérie, elle, est non-gréviste par conviction, "parce que j'estime que le conflit est politique et que ça ne regarde pas l'entreprise. Il y a des choses qui sont au-delà, comme la dette. La partie politique et économique dépasse la majorité des salariés."

"Ça va stagner au bout d'un moment"

La grève a des conséquences sur les journées des salariés non-grévistes. Les journées de mobilisation doivent être préparées et cela demande plus de travail : "Il y a plus de boulot que d'habitude, on dépasse nos horaires."

Et quand on leur demande si le mouvement va durer les trois mois prévus : "Incapable de me prononcer", lance une salariée. "Ça va stagner au bout d'un moment, prédit un de ses collègues. On verra bien ce que ça va donner, continuons de travailler chacun de notre côté..."

À la SNCF, parole aux cheminots non-grévistes

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