Grève à la SNCF : l'ambiance très "calme" autour de la gare vide de Montargis inquiète les commerçants du quartier
Dans le Loiret, la petite gare de Montargis reste désespérément vide et les clients se font rares : 100% des conducteurs de trains suivent le mouvement de grève à la SNCF.
Les cheminots entament leur onzième jour de grève samedi 28 avril contre la réforme ferroviaire. À Montargis, dans le Loiret, le mouvement est particulièrement suivi : 100 % des conducteurs sont en grève depuis le début de la mobilisation, craignant notamment la suppression de petites gares sur leur ligne.
Le mouvement fait des victimes collatérales. Les commerçants. Ceux qui vivent du passage généré par la gare tirent la langue. En temps normal, environ 12 000 voyageurs par semaine transitent par la gare de Montargis.
La gare de Montargis est déserte. Seul un train sur trois circule. À l'heure du déjeuner, les restaurateurs du quartier affichent la tête des mauvais jours. "On a 4-5 couverts et c'est que du local, c'est calme", confirme une commerçante. "J'avais une vingtaine de clients le matin qui venaient boire le café et qui partaient prendre le train", raconte un autre, dont la salle reste désespérément vide.
Personne, pas un chat, je n'arrive pas à travailler.
Un restaurateur du quartier de la gareà franceinfo
Les nombreuses bornes de taxis aussi sont vides. Seul Dominique, chauffeur à Montargis depuis 40 ans, est venu faire un tour... Sans trop espérer : "Je viens voir quand même. On vient prendre la température. On perd une dizaine de courses chacun par jour."
Quelques mètres plus loin, au bar-restaurant Le Buffet de la gare, quelques habitués saluent Sylvie, gérante de l'établissement depuis près de 20 ans. Son chiffre d'affaire baisse de 40% chaque jour de grève, affirme-t-elle. "Beaucoup de gens arrivent de Paris pour travailler ici, donc c'était le café et les croissants le matin et ils repartaient en soirée donc ils passaient boire un verre avant le train, raconte Sylvie. Je pensais appeler ceux qui gèrent mon buffet pour leur demander une petite réduction sur les loyers, mais je sais que ça va ne mener à rien. À nous de faire face."
Chômage technique ou vacances
Thierry, lui, tient le kiosque de la gare de Montargis. Avec les cheminots, la bonne ambiance est toujours de mise - il leur prête même ses chaises pour leurs assemblées générales - mais sa situation n'est pas rose pour lui. Il s'adapte. "On gère au niveau des commandes", indique ce patron.
On commande moins au niveau tabac, boissons, confiseries.
Thierry, gérant du kiosque de la gareà franceinfo
"On commence à parler de chômage technique pour les vendeurs, poursuit-il. On leur demande de solder leurs vacances sur des jours de grève. Et encore, on s'en sort bien parce que les deux premiers jours de grève on n'avait aucun train. On verra si ça continue."
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