Grève à la SNCF : "pas de fâcherie", mais "des postures différentes", selon des syndicats déterminés à sauver la face
Les principaux syndicats de cheminots n'ont pas réussi à s'entendre sur une poursuite unitaire de la grève à la SNCF, en juillet. Toutefois, aucun ne compte sortir d'une mobilisation qui pourrait rebondir sur d'autres thèmes.
Les quatre principales fédérations de cheminots ne sont pas parvenues à se mettre d'accord, mardi 19 juin, sur la suite à donner à la grève contre la réforme de la SNCF. Le mouvement, entamé le 3 avril, se poursuivra donc seulement jusqu'au 28 juin, la date de fin initialement prévue. Mais la CGT et SUD Rail pourraient toutefois organiser de nouvelles journées de mobilisation en juillet.
Opération dédramatisation
À la sortie de la réunion de l’intersyndicale, mardi soir, les responsables syndicaux usent d’un ton mesuré. Visiblement, personne n’a envie de jouer les diviseurs, pas même SUD Rail, parfois accusé par les autres de jouer cavalier seul. Erik Meyer, l'un de ses secrétaires fédéraux l'affirme : "Il n'y a pas de fâcherie. Il y a un désaccord de forme sur la poursuite du mouvement sur les mois d'été et de fond sur l'acceptation de la loi en l'état, même si en l'état, elle reste inapplicable." La lecture de la situation est quasiment identique du côté de l'Unsa-ferroviaire. Roger Dillenseger, son secrétaire général avait pourtant déjà annoncé, avant la réunion de l'intersyndicale, qu'il ne suivrait pas une prolongation de la grève cet été. À présent, il juge tout à fait envisageable de nouvelles journées d'action unitaires à la rentrée. "On ne peut pas dire que l'intersyndicale n'existe plus. Certes aujourd'hui, on est sur des postures un peu différentes, lance-t-il. Mais on n'exclut pas du tout que très rapidement, des sujets viennent de nouveau converger face à une mobilisation nécessaire, selon les conditions de négociation de la convention collective."
Un point d'accord pour effacer les divergences sur les dates
Tous les syndicats veulent obtenir la meilleure convention collective possible pour la branche ferroviaire. Ce qui supposera, sans doute, de faire remonter la pression sur l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP), le patronat du secteur, mais aussi sur la direction de la SNCF. En attendant, la CGT laisse toujours planer la menace d'une grève les 6 et 7 juillet, c’est-à-dire sur une partie du premier grand week-end de départs en vacances. Le syndicat espère d'ailleurs visiblement rallier SUD Rail, qui veut poursuivre la grève cet été, mais qui refuse en revanche un calendrier défini trop à l'avance. Laurent Brun, le secrétaire général de la CGT Cheminots dit "espérer que les positions des uns et des autres changeront d'ici le 28 [juin]". Et il compte sur la base. "Nous sommes aussi persuadés que sur le terrain, un certain nombre de cheminots resteront dans la mobilisation même si les organisations syndicales ont des appréciations ou des positions différentes", précise-t-il.
Ces dates de grève envisagées les 6 et 7 juillet seront-elles maintenues ou abandonnées ? En principe, la commission exécutive de la CGT Cheminots doit répondre aujourd'hui. Quelle que soit la décision, la prochaine séquence de la grève en pointillés se déroulera bien comme prévu à partir de jeudi soir, 21 juin, jusqu'à dimanche matin à l'appel, encore, de tous les syndicats de la SNCF.
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