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Grève à la SNCF : une "journée de la colère cheminote" par des syndicats qui ne comptent pas baisser les bras

Le 17e épisode de grève débute mardi à la SNCF. Les cheminots souhaitent maintenir la pression sur le gouvernement et la direction de la compagnie ferroviaire. Ils vont également entamer les négociations sur la convention collective.

Article rédigé par Raphaël Ebenstein
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des cheminots en grève à la gare de Valenciennes (Nord), le 28 mai 2018. (MAXPPP)

Les syndicats de cheminots entament mardi 12 juin le 29e jour de grève depuis le début du conflit, en avril, contre la réforme de la SNCF. Ce nouvel épisode est appelé "journée de la colère cheminote", ce qui en dit long sur la détermination syndicale à poursuivre le mouvement, malgré une mobilisation qui s'érode. Sauf surprise, le projet de réforme ferroviaire doit être définitivement adopté mercredi à l'Assemblée nationale et jeudi au Sénat.

"D'un point de vue financier, on se restreint, on n'a pas les mêmes dépenses. On fait attention, on mange avec le minimum", indique Thomas. Déjà 17 jours de grève pour ce contrôleur, militant CGT à Paris Sud-Est, la région SNCF qui englobe la gare de Lyon, où la mobilisation reste supérieure à la moyenne. Malgré les pertes de salaire et les difficultés à tenir sur la durée, il ne compte pas s'arrêter. "À un moment, c'est normal qu'il y ait du découragement. Mais savoir qu'on remet des collègues dans le conflit, ça nous entraîne à aller au-delà", explique-t-il à franceinfo. 

Les négociations de la convention collective en vue

Et peu importe les quelques concessions faites aux syndicats réformistes, Unsa et CFDT, les quelques amendements offrant davantage de garanties sociales aux cheminots appelés à être transférés chez des opérateurs concurrents. Sandra, elle aussi contrôleuse et membre de Sud Rail, a le sentiment que sa lutte contre la réforme dépasse de loin le seul cadre de la SNCF. C'est ce qui la motive. "C'est vraiment tout le service public. Si nous, on part à la casse, que vont devenir les autres ? Qu'est-ce qu'on va laisser à nos enfants ? Il ne faut pas lâcher."

Le ton reste donc à la détermination même si l'adoption définitive du texte par le Parlement ne fait plus aucun doute. Et même si se dessine déjà un autre combat, celui de la convention collective du secteur ferroviaire, censé s'appliquer aux nouveaux embauchés à la SNCF à partir de 2020 à la place du statut de cheminot. "Rien n'est plié", assure Christophe. Ce responsable de l'Unsa ferroviaire sur le secteur Paris Sud-Est n'a pas l'intention de baisser les bras. "La convention collective est extrêmement importante, tout autant que la loi."

Ce qu'on a perdu par la loi, on va essayer de le récupérer par une convention collective qui puisse sécuriser les cheminots

Un responsable de l'Unsa

franceinfo

Les négociations sur la sécurité collective à l'arrêt depuis des années reprendront dès vendredi avec l'UTP, le patronat du secteur, lors d'une réunion au ministère des Transports. Mais le ministère refuse de jouer un autre rôle que celui d'observateur attentif des discussions. Quitte à laisser les syndicats de cheminots sur leur faim. Et à prendre le risque que la grève se poursuive encore, y compris au-delà du 28 juin, dernier jour du calendrier initialement prévu. 

Grève à la SNCF : avec une "journée de la colère cheminote" les syndicats ne comptent pas baisser les bras - un reportage de Raphaël Ebenstein

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