La grève du printemps dernier a coûté 890 millions d'euros à la SNCF
Le mouvement social a également coûté quelque 770 millions d'euros au niveau de la marge opérationnelle, d'après les résultats annuels 2018 de la SNCF, publiés jeudi.
La grève du printemps dernier à la SNCF se fait sentir sur les résultats du groupe public. Le mouvement social par épisodes contre la réforme ferroviaire, deux jours sur cinq entre le 3 avril et le 28 juin 2018, a coûté environ 890 millions d'euros de manque à gagner de chiffre d'affaires et environ 770 millions d'euros de marge opérationnelle (résultat d'exploitation), selon les résultats annuels 2018 de la SNCF, publiés jeudi 28 février.
La marge opérationnelle est en repli de 15,3%, à tout juste quatre milliards d'euros, les effets négatifs de la grève ayant été en partie compensés par d'importants gains de compétitivité. Mais en 2018, le groupe public a ainsi affiché un bénéfice net "modeste" de 141 millions d'euros, contre 1,5 milliard d'euros en 2017. En ne prenant pas en compte certains effets comptables ayant gonflé le résultat, le "résultat net récurrent" de la SNCF a été négatif en 2018, à -214 millions d'euros, contre +849 millions en 2017.
"Sans la grève, la SNCF aurait sans doute fait un aussi bon résultat qu'en 2017, c'est-à-dire un très bon résultat", a commenté le patron du groupe public, Guillaume Pepy, lors d'une conférence de presse. Le chiffre d'affaires du groupe a très légèrement reculé de 0,1% en 2018, atteignant 33,3 milliards d'euros, selon les nouvelles normes comptables IFRS 15. Il a augmenté de 1,3% à périmètre, norme comptable et taux de change constants. Selon la direction, sans le conflit social, la progression aurait été de 3,9%.
Le fret ferroviaire particulièrement touché
"Toutes les activités sont bénéficiaires sauf le fret ferroviaire en France", a souligné Guillaume Pepy. Le trafic du fret a en effet chuté de 7,3% en 2018. "La grève a coûté extrêmement cher au fret ferroviaire français, et depuis la grève, il y a ce qu'on appelle un effet de cliquet : les clients qui sont partis du fait de la grève ne sont pas tous revenus", a déploré le PDG de la SNCF.
"Il y a deux années en une en 2018 : il y a le premier, le troisième et le quatrième trimestre avec une très belle dynamique de trafic, et un deuxième trimestre qui, lui, est très en retrait du fait de cette grève historique", a-t-il ajouté.
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