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L'ouverture et la fermeture de certaines gares SNCF bientôt confiées aux marchands de journaux ?

Sud Rail, troisième syndicat de l'entreprise, craint la généralisation d'une expérimentation en cours en Seine-et-Marne.

Article rédigé par Raphaël Ebenstein
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
En Seine-et-Marne, des gérants de boutiques "Relay" se sont vus remettre les clés de deux gares SNCF, celle de Lagny-Thorigny et de celle de Roissy-en-Brie (photo d'illustration). (NICOLAS BLANZAT / FRANCE-BLEU LIMOUSIN)

La SNCF va-t-elle confier l'ouverture et la fermeture de certaines gares aux marchands de journaux qui y sont installés ? C'est ce que dénonce en tout cas Sud Rail, troisième syndicat de l'entreprise, citant une expérimentation menée depuis fin 2018 en Seine-et-Marne. Dans ce département d'Île-de-France, des gérants de boutiques "Relay" se sont vus remettre les clés de deux gares, celle de Lagny-Thorigny et de celle de Roissy-en-Brie. 

La SNCF explique qu'il s'agit juste de leur permettre d'accéder à leur boutique, même s'il n'y a pas d'agent SNCF sur les lieux. "Il est absurde qu'en cas d'absence inopinée d'un agent, la gare reste fermée, alors que le personnel du Relay attend à l'extérieur de la gare sans pouvoir travailler", se justifie la compagnie ferroviaire. Mais cette explication ne convainc pas les syndicats, d'autant que la boutique Relay de Lagny est située... en-dehors de la gare ! 

"On ne comprend pas la stratégie"

Pour Fabien Dumas, secrétaire fédéral de Sud Rail, l'absence d'agent SNCF pénalise en outre gravement les voyageurs. "Les gares sont ouvertes par des cheminots, fermées par des cheminots, qui vérifient les infrastructures, explique-t-il. Je pense en particulier aux tourniquets qui laissent passer les voyageurs. Si un tourniquet est en panne, s'il y a juste la personne du Relay, les gens devront enjamber le tourniquet, je ne sais pas comment ils vont faire."

Sud Rail redoute que l'expérimentation s'étende à des centaines de gares à travers la France, alors même que 3 000 cheminots seraient aujourd'hui sans affectation au sein de la SNCF. "On ne comprend pas du tout la stratégie de l'entreprise, qui dit vouloir privilégier les trains du quotidien, réhumaniser les gares, et on constate qu'elle fait l'inverse", poursuit Fabien Dumas. Hasard du calendrier, la SNCF doit organiser lundi prochain un grand colloque à Paris intitulé: "Les gares, un atout pour les territoires et leurs habitants".

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