La SNCF condamnée pour discrimination envers des travailleurs marocains
Le tribunal des prud'hommes a condamné la société ferroviaire pour discrimination envers des centaines de chibanis, des travailleurs marocains ou d'origine marocaine qui n'avaient pas bénéficié du statut de cheminot.
Des sourires, des embrassades et le "V" de la victoire au bout des doigts. Au tribunal, ces 830 salariés de la SNCF ont gagné lundi 21 septembre un combat entamé il y a quinze ans. Leur entreprise est condamnée pour discrimination.
D'origine marocaine, tous ont été engagés dans les années 1970. En plein développement, la SNCF avait alors besoin de main-d'œuvre. Les recrues avaient signé un contrat de droit privé réservé aux étrangers. Ils n'étaient pas cheminots comme leurs collègues français et n'avaient pas les avantages afférents à ce statut, pas plus que le salaire ni la retraite. Pourtant, leur travail était exactement le même.
La SNCF considère avoir appliqué la loi
Quarante ans plus tard, cette différence de traitement est sanctionnée par les prud'hommes. "Nous avons gagné, c'est une grande satisfaction", assure au micro de France 2 l'avocate des salariés, Me Clélie De Lesquen-Jonas.
La SNCF pourrait devoir verser 150 millions d'euros au total à ses anciens employés. L'entreprise de son côté considère avoir appliqué la loi. Elle va examiner chacun de ces dossiers et décidera dans les prochaines semaines si elle fait appel ou non.
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