Panne à la gare de l’Est à Paris : ce que révèlent les premiers éléments de l'enquête sur le "sabotage"
Ils y ont passé la nuit, ils vont encore y passer la journée. Après l'"acte de sabotage" qui a paralysé la gare de l'Est, à Paris, toute la journée de mardi, la SNCF indique ce mercredi matin à franceinfo que "les travaux ont bien avancé" cette nuit et qu'ils "vont continuer toute la journée" de mercredi à Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne) à une trentaine de kilomètres de Paris.
C'est là que l'enquête ouverte par le parquet de Meaux pour "dégradations volontaires" et "mise en danger de la vie d'autrui" se concentre : comment un incendie volontaire a-t-il été déclenché, dans la nuit de lundi à mardi, dans un poste d'aiguillage, touchant 600 câbles électriques ?
Le sinistre se serait déclaré vers 1 heure du matin, dans la nuit de lundi à mardi, et l'alerte a été donnée auprès du commissariat de Noisiel vers 4h35, précise le parquet de Meaux. Sur une image diffusée par la SNCF, on peut voir des câbles calcinés.
Pas de trace d'effraction
Une certitude côté enquêteurs : pour commettre ces dégradations, il fallait très bien connaître les lieux. Ce poste d'aiguillage de Vaires-sur-Marne est, en effet, situé dans une zone boisée, à une trentaine de kilomètres de Paris.
D'après le procureur de Meaux, le portillon d'accès aux voies SNCF était ouvert, sans qu'il n'y ait pour autant des traces d'effraction. Le ou les auteurs ont d'abord retiré deux panneaux en béton, puis soulevé les trappes, avant d'incendier un boîtier de câbles électriques. Un second boîtier, situé de l'autre côté des voies, a, lui aussi, été incendié.
Pas de revendication, ni de message
Au total, l'incendie a brûlé "48 artères de câbles, soit environ 600 câbles électriques", selon la compagnie publique. Ces câbles, qui servent notamment à alimenter la signalisation électrique des trains, sont capitaux. Sans eux, la sécurité du réseau n’est plus assurée. Voilà pourquoi il faut prendre le temps de les réparer, assure Olivier Bancel, directeur des opérations SNCF Réseau. "C'est un acte de sabotage sur des câbles de signalisation qui comportent des circuits de sécurité. Il faut donc les reprendre un par un, les vérifier, ensuite faire des essais pour assurer la sécurité", indique-t-il.
Reste une question : comment des dégradations ont-elles pu être commises dans un endroit aussi stratégique ? S'il n'y a aucune caméra de surveillance, la compagnie avance qu'il est avant tout difficile de surveiller les plus de 2 000 postes d’aiguillage à travers la France. La SNCF envisage donc de renforcer la sécurité de ces postes d’aiguillage, dans les prochains jours.
Enfin, la police judiciaire de Seine-et-Marne a fait des premières constatations dès mardi matin : aucun message n'a été retrouvé sur place et cet acte de malveillance n'a pas été revendiqué. Invité de franceinfo, mercredi, le leader de la CGT, Philippe Martinez a ainsi affirmé que de tels actes n'ont "aucun lien" avec la mobilisation contre la réforme des retraites. "Une enquête est en cours et on verra ce que donnent les résultats de cette enquête", assure Philippe Martinez. "Ce genre de raccourci est malsain", dénonce le secrétaire général de la CGT. "Ce n'est pas la première fois que ça arrive et je pense qu'il faut faire attention à ce genre de raccourcis", dénonce encore Philippe Martinez.
Enfin, mercredi matin, le trafic a repris très progressivement. Les prévisions de trafic font état d'un TGV sur trois aux heures de pointe et un sur deux en journée. Un Transilien sur 2 est prévu sur la ligne P (axes Meaux et Château-Thierry) et le service "sera adapté pour TER Grand Est avec des dessertes des gares Île-de-France", avait prévenu dès mardi la SNCF.
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