Tarifs SNCF : la direction joue avec les calendriers des trains
Depuis le 14 septembre, sans l'avoir crié sur tous les quais, la SNCF mène des expérimentations sur quelques trains à grande vitesse (TGV) et Intercités afin de basculer en période de pointe – et donc au tarif fort – un trajet initialement commercialisé en période normale. Ce test présage-t-il de la disparition du calendrier Voyageurs ?
Tous les tarifs impactés
Cette pratique renforce d’autant plus la variation dans le temps du prix des billets pour un même trajet, dénonce 60 millions de consommateurs qui a mené l’enquête. Le billet Loisir, qui sert de référence pour le calcul des autres tarifs (cartes de réduction ou de fidélité, Prem’s, etc.), est en effet 25 % plus élevé en période de pointe qu’en période normale.
La SNCF justifie cette pratique par le fait qu’elle souhaite voir si cette plus grande liberté commerciale lui permet de mieux remplir ses trains.
"La SNCF se lance dans cette expérience car elle dit ne pas remplir certains trains, dont ceux en période de pointe. Pour mieux les remplir, elle les passe en période normale au début, puis au fur et à mesure du remplissage du train, elle va les repasser en tarif de pointe, " explique Florent Pommier, de 60 millions de consommateurs .
Pour un Paris-Strasbourg, le billet Loisir plein tarif oscillera au départ entre 47 et 75 € en période normale, puis pourra grimper jusqu’à 94 € avec le passage à la période de pointe. Soit un doublement du prix.
Un document interne à la SNCF précise clairement que la mesure va optimiser le chiffre d’affaires du train fortement sollicité et inciter la clientèle sensible au prix à se reporter sur les trains moins chargés.
Les dernières minutes pénalisées
Les consommateurs pouvant anticiper leurs réservations gagneront probablement en pouvoir d’achat, contrairement à ceux s’y prenant à la dernière minute. "Les consommateurs pouvant anticiper bénéficieront de cette mesure, mais ceux le faisant à la dernière minute ou deux semaines avant le départ paieront bien plus cher", explique Florent Pommier.
Une telle pratique ne permettra pas aux consommateurs de savoir si le train visé est au tarif de la période normale, de la période de pointe ou d’un entre-deux indéfini. Ce flou tarifaire arrange bien la SNCF qui ne prévoit "pas de communication proactive vers les clients".
Selon le document de la SNCF que s'est procuré l'association, "seuls quelques trains roulant le week-end et pendant les vacances scolaires sont concernés pour l’instant. Le système sera étendu si l’expérimentation est concluante."
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