Transports gratuits le week-end à Montpellier : "Notre but est qu’il y ait moins de gens qui utilisent leur voiture", explique le maire
La mesure ne sera pas suffisante pour "encourager" les automobilistes à lâcher leur voiture, estime pour sa part un journaliste spécialisé.
Les transports en commun sont totalement gratuits tous les week-ends à Montpellier à partir de samedi 5 septembre, comme le nouveau maire et président de la métropole l'avait promis pendant la campagne des municipales. Michaël Delafosse explique sur franceinfo que le "but est qu’il y ait moins de gens qui utilisent leur voiture" pour réduire la pollution.
>> Le mode d'emploi pour profiter des transports gratuits le week-end à Montpellier.
La gratuité plus "les 20 kilomètres de pistes cyclables que nous avons déployés cet été", devraient être suffisamment encourageants, espère le maire déterminé à chasser les voitures parce qu'elles "polluent". "Je souhaite que Montpellier ait une stratégie volontariste, positive, en matière d’environnement pour limiter nos gaz à effet de serre, nos émissions de CO2". À terme, l'élu socialiste vise la gratuité pour les 470 000 habitants de la métropole mais cela se fera encore en deux étapes supplémentaires, et donc pas avant "18 à 36 mois".
La gratuité n'est pas suffisante, estime un journaliste
Mais selon le journaliste spécialiste des mobilités et directeur de la newsletter Mobilettre, Gilles Dansart, la gratuité seule n'encourage "pas vraiment" les automobilistes à ne plus utiliser leur voiture. "Ça a encouragé un certain nombre de Dunkerquois à prendre davantage le bus, mais ça a plutôt encouragé des cyclistes ou des piétons", fait-il remarquer sur franceinfo. "On n'a pas vraiment ce qu'on appelle des effets de report modal. Le mécanisme qui fait que quelqu'un qui est habitué à prendre sa voiture matin et soir, qui va passer vers les transports en commun, c'est plus compliqué que la seule tarification".
C'est aussi lié à une offre régulière, très importante, c'est lié aussi à des aspects de sensation de sécurité, au fait qu'il y ait des arrêts près de chez soi, donc c'est beaucoup plus complexe.
Gilles Dansart, journalisteà franceinfo
Le journaliste estime que la seule ville qui a "réussi" à vraiment faire du report modal est Paris et que pour y arriver, la capitale est passée par une étape de "thrombose routière", liée notamment aux grèves. "Ce qui a vraiment décidé un certain nombre de Parisiens à délaisser leur voiture, c'est qu'ils passaient des heures dans les bouchons !", dit-il.
Qui va payer le développement des transports ?
Montpellier est la plus grande métropole qui s’essaie à la gratuité. "À la différence de la ville de Dunkerque, à Montpellier, il n'y avait pas un manque de personnes dans les tramways, dans les bus. Souvent, ils sont déjà saturés", note le journaliste. Du coup, l'équation risque d'être compliquée fait-il remarquer, car si la gratuité réussit à augmenter le nombre d'usagers, les recettes de tarifications vont elles logiquement baisser. Un manque à gagner de plusieurs millions, selon le journaliste qui chiffre ces recettes en année pleine à "39 millions d'euros". "Avec quel argent [la ville va-t-elle] augmenter les lignes ?", interroge Gilles Dansart. D'autant plus que "le maire de Montpellier en a fait un argument électoral absolument fantastique", commente le journaliste qui affirme que "c'est ça qui lui a permis de gagner le second tour".
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