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Trois affaires qui enfoncent la réputation de la société Uber

La société américaine de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) est interdite à New Dehli (Inde) après le viol présumé d'une femme par l'un de ses conducteurs. Ce n'est pas la première fois que la start-up fait face à la polémique. 

Article rédigé par franceinfo
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L'application de réservation de véhicules de tourisme avec chauffeur Uber, utilisée à Berlin (Allemagne), le 2 septembre 2014. (BRITTA PEDERSEN / DPA / AFP)

Nouveaux ennuis en perspective pour Uber. Depuis lundi 8 décembre, la société californienne de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) est interdite d'exercice à New Dehli (Inde), après le viol présumé d'une jeune femme par l'un de ses conducteurs.

La start-up, qui fait déjà face à l'hostilité des taxis, se met également à dos des clients, avec des pratiques jugées douteuses. Francetv info revient sur les principaux griefs faits à Uber. 

Ne pas vérifier la fiabilité de ses chauffeurs

L'affaire. Uber ne peut plus proposer ses services à New Delhi. Une interdiction notifiée lundi 8 décembre par les autorités de la capitale de l'Inde, après le viol présumé, vendredi 5 décembre, d'une jeune femme par l'un des chauffeurs de la société américaine. Selon la presse, la compagnie de voiturage n'avait pas vérifié le passé du chauffeur de 32 ans. Incarcéré plusieurs mois dans une autre affaire de viol, il avait été acquitté en 2012, rapportent les médias indiens. Dès dimanche, un responsable de la police avait critiqué l'attitude d'Uber. Selon les premiers éléments de l'enquête, aucun GPS n'avait été installé dans la voiture.

La réponse. Le directeur général d'Uber, Travis Kalanick, affirme qu'Uber a respecté la réglementation en vigueur à New Dehi et assure dans un communiqué que la vérification du passé du chauffeur "ne figure pas dans les programmes de transport commercial agrémenté". Il ajoute que "ce qui s'est passé pendant le week-end à New Delhi est horrible. Nos pensées vont à la victime de ce crime affreux". Uber fait enfin savoir que sa priorité est la "sécurité des femmes".

Traquer la vie privée des journalistes

L'affaire. Le scoop est signé Buzzfeed (en anglais), mardi 18 novembre. Le numéro 2 d'Uber a déclaré lors d'une réunion mondaine que sa société pourrait embaucher des personnes chargées de "chercher des casseroles" dans la vie des journalistes. Emil Michael aurait même évoqué un budget d'un million de dollars pour contrer les critiques émises par des journalistes envers Uber, avec une cellule chargée de fouiller "dans leur vie privée et leurs familles". 

La réponse. Ces propos ont provoqué un tollé. Une des journalistes visées a réagi dans un article publié sur le site PandoDaily (en anglais). Elle explique qu'elle a été contactée par Emil Michael, qui a souhaité lui présenter ses excuses. Il lui a également envoyé un e-mail. "Je souhaitais vous présenter directement mes excuses (...) J'avais définitivement tort et je me sens confus (...). Encore une fois, pardon", peut-on lire. Le PDG d'Uber a lui aussi tenu à mettre les points sur les "i". "Les commentaires d’Emil à un récent dîner étaient désastreux et ne représentent en aucun cas l’entreprise, a-t-il écrit dans son premier message, relayé par 01Net. Ses remarques faisaient preuve d’un manque de leadership et d’humanité." Malgré ces remarques, Travis Kalanick a décidé de ne pas licencier son vice-président, estimant que "tout le monde peut apprendre de ses erreurs et que cela vaut aussi pour Emil".

Accumuler les données personnelles

L'affaire. Autre polémique évoquée par 01Net : les cadres d'Uber ont toute latitude pour consulter l'endroit où des clients et des conducteurs se trouvent grâce à un mode "God View" (la vue de Dieu). Et ils disposent, souligne ZDNet, de tout "l’historique des déplacements" des passagers. Des données confidentielles que les usagers de la plateforme ne souhaitent ni voir divulguer, ni tomber entre toutes les mains.

La réponseUber, selon ZDNet, a annoncé le 20 novembre l'embauche d'un spécialiste des problématiques de sécurité. Pour mieux protéger les données personnelles de ses clients, la société a aussi fait officiellement appel aux services d'une société spécialisée, Harriet Pearson, censé travailler de concert avec les salariés en charge de la confidentialité en interne. 

 

 

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