Un peu d'amour pour les traders
Accablés depuis, notamment, l'affaire Kerviel, les traders aimeraient que le grand public se réconcilient avec leurs professions. Ils organisaient lundi un concours de gestion de portefeuilles entre étudiants et journalistes. Franceinfo s'y est rendu.
Ils suscitent beaucoup de fantasmes et de critiques, surtout depuis l'affaire Kerviel. Les traders aimeraient bien changer d'image de leur profession, qu'ils jugent réductrice voire caricaturale. Lundi 30 janvier, ils organisaient sous les ors de la salle de marché parisienne Krechendo un concours de gestion de portefeuilles entre des étudiants en finance et des journalistes.
Ni le Monopoly, ni la roulette
La formation est un peu sommaire : face à des écrans d'ordinateur où s'affichent des graphiques et des courbes, chacun dispose d'argent virtuel, des lots, qu'il peut placer sur trois indices boursiers différents. Le but est d'acheter au plus bas prix et revendre au plus haut. Rien à voir cependant avec le Monopoly ou la roulette, prévient Tarek Elmarhri, gérant de Krechendo Trading.
"Il n'y a que ceux qui ne connaissent pas le trading qui pensent encore que c'est comme au casino. Beaucoup de paramètres et d'étapes sont à respecter pour envisager de passer de 'Je me mets au trading' à 'Je gagne de l'argent en faisant du trading'. Cela se passe malheureusement d'ailleurs assez mal pour ceux qui prennent des raccourcis.", s'amuse-t-il.
Ruée sur le Dax
Ici, pas de spéculation sur les prix des matières pemières. Ni de prise de risque inconsidérée puisque les achats et les ventes se font à la journée. Et pourtant, la dizaine d'étudiants de Financia Business School semble tout de même chercher les frissons. Aussi se précipitent-ils sur le Dax, l'indice de la bourse de Francfort, l'un des plus difficiles à appréhender. "Le Dax, pour les débutants, est attrayant : on y trouve des trades, du mouvement. C'est sympa. Et pourtant, on le déconseille : la casse n'est jamais loin...", explique Nabil Berouag, trader et formateur.
A tout prix, ne pas s'éloigner de sa stratégie initiale
Au-delà de la technique, le métier nécessite de vraies qualités humaines : conserver son sang-froid, être rigoureux et maintenir sa stratégie. Un discours qu'aura appliqué à la lettre Rodolphe, 19 ans, étudiant en première année à Financia, qui loue un bureau chez Krechendo pour s'entraîner à la simulation de trading. "Il faut vraiment essayer de trader en réel, témoigne, enthousiaste, le jeune homme. Pour autant, il s'agit de saisir la psychologie des marchés, ne pas se précipiter, respecter sa stratégie initiale."
Il semble que Rodolphe se soit appliqué ses propres conseils : à l'heure des résultats, il a une longueur d'avance et remporte le concours. Côté journaliste de franceinfo, c'est moins brillant. pas comme un mauvais trader, nous rassure l'un des responsables de Krechendo. Plutôt comme un trader... "débutant".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.