Cet article date de plus de treize ans.

Vers un rail franco-allemand ? Pépy le veut, Mariani en doute

C'est le patron de la SNCF qui a évoqué l'idée ce matin dans un entretien au journal allemand {Handelsblatt} : une mise en commun des réseaux ferrés français et allemand. "Un projet très prometteur", plaide Guillaume Pépy. _ Interrogé sur France Info, le ministre des Transports Thierry Mariani semble tomber des nues. Pour lui, on en serait encore très loin.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

"Fusionner les réseaux français et allemand est un projet très prometteur. Cela serait une véritable idée stratégique pour l'Europe."

Guillaume Pépy, le président de la SNCF, voit grand. Il voudrait mutualiser les voies ferrées de part et d'autre du Rhin.
_ Le projet est ambitieux. Trop ? C'est ce que semble dire Thierry Mariani, le ministre des Transports, invité ce matin sur France Info, et interrogé sur les ambitions de Guillaume Pépy.

"Sur ces deux réseaux français et allemand, il y a aujourd'hui des règles différentes."

Quelles sont ces règles différentes que souligne Thierry Mariani ?

  • La gestion du réseau : en France, toute l'infrastructure ferroviaire a été transférée à une entreprise publique séparée, RFF (Réseaux Ferrés de France), tandis qu'en Allemagne, la Deustche Bahn, la compagnie publique conserve sa mainmise sur le réseau. Elle est d'ailleurs accusée régulièrement d'en négliger l'entretien. Un contrôle dénoncé par Guillaume Pépy lui-même dans son interview à Handelsblatt :

    "Quand un opérateur ferroviaire conserve le contrôle du réseau ainsi que
    les recettes liées au réseau, et qu'il décide également de l'accès à ce réseau, il a un avantage injustifié"

  • Le transport de voyageurs sur le réseau : Thierry Mariani rappelle qu'en Allemagne, il est ouvert à la concurrence, pas en France. C'est d'ailleurs l'objet de différends entre les deux compagnies publiques, la Deustche Bahn déplorant que le marché français lui reste fermé, alors que des compagnies françaises, dont une filiale de la SNCF, opérent déjà en Allemagne. Les TER en Bavière sont aussi des trains français Veolia, rappelle le ministre des Transports.
    _ Avant de fusionner les réseaux, il faudrait donc tout ouvrir à la concurrence. "C'est un choix", remarque Thierry Mariani. Un choix qui ne semble à l'entendre, pas du tout à l'ordre du jour.

    Notons tout de même que les deux compagnies, SNCF et Deustche Bahn, coopèrent déjà sur certaines liaisons transfrontalières.

    Cécile Quéguiner, avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.