"Vous donnez le sentiment qu'il n'y a pas de pilote" : les plans sociaux chez Michelin, Auchan et General Electric s'invitent à l'Assemblée

Plusieurs grands groupes ont annoncé ces derniers jours des suppressions d'emplois importantes en France. Plusieurs députés s'en sont ouvertement inquiété et appellent le gouvernement à agir.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le Premier ministre Michel Barnier, lors des questions au gouvernement, le 5 novembre 2024 à l'Assemblée nationale. (THOMAS SAMSON / AFP)

Il y a d'un côté Auchan, qui a annoncé mardi 5 novembre 2 400 suppressions de postes dans les prochaines années, et des fermetures de magasins. Et de l'autre, Michelin, fleuron de l'industrie française, qui prévoit de fermer deux usines en France, à Cholet (Maine-et-Loire) et à Vannes (Morbihan). Cette fois, ce sont un peu plus de 1 200 postes supprimés d'ici début 2026. Deux annonces simultanées et une même inquiétude qui domine les questions au gouvernement.

Pas moins de cinq députés ont interpellé le gouvernement, à commencer par l'écologiste Charles Fournier, député d'Indre-et-Loire. "Michelin qui, ce matin [mardi], a annoncé la fermeture de deux sites à Cholet et à Vannes, 1 254 salariés, General Electric à Nantes et Saint-Nazaire, 360 salariés. Et la liste s'allonge, déplore l'élu. En tant que puissance publique, votre responsabilité est en jeu. Nous avons besoin d'un Etat stratège. Or, vous donnez le sentiment qu'il n'y a pas de pilote ou un pilote qui abdique."

Puis c'est le communiste André Chassaigne qui prend la parole pour parler de "journée noire" pour l'industrie française. Il estime que les annonces et les satisfecit du gouvernement se fracassent contre le mur du réel et pour répondre à chacun de ces élus, c'est le ministre de l'Industrie, Marc Ferracci, qui prend le micro. "Nous avons discuté avec l'ensemble des élus, discuté également avec la direction de Michelin, s'agissant des sites de Cholet et de Vannes, et nous allons dans les prochaines heures mettre tout le monde autour de la table pour parler de la reprise des sites, lance-t-il. S'agissant de l'accompagnement des salariés, nous avons demandé, avec le ministre Antoine Armand, à ce que les engagements qui ont été pris par la direction de Michelin, et qui seront pris dans le cadre d'autres dossiers, soient extrêmement puissants et fassent en sorte que personne ne soit laissé sur le bord du chemin."

Michel Barnier ne se dit pas "fier"

Marc Ferracci renvoie également sur le plus long terme à une réponse au niveau européen puisque c'est là que se joue la compétition à l'international, notamment envers la filière automobile chinoise. Il promet de travailler dans les mois à venir à un plan de relance au niveau européen. Et puis, Michel Barnier a tout de même pris la parole sur ce sujet en toute fin de séance de questions au gouvernement. Interpellé par des députés qui lui demandaient s'il était fier de ces suppressions de postes, de ces décisions des entreprises, le Premier ministre répond que, bien sûr, il ne peut pas être "fier" de ce genre de décision, mais il assure que c'est une priorité du gouvernement de préserver et de reconstruire le tissu industriel de la France.

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