"Au nom de l’intérêt supérieur de la Nation" : la droite pousse pour qu'Emmanuel Macron nomme un Premier ministre Les Républicains

Olivier Marleix, ancien président du groupe LR à l'Assemblée a émis le souhait que le chef de l'Etat nomme un Premier ministre issu du parti Les Républicains. L'idée ne fait pas l'unanimité, mais est appuyée notamment par Edouard Philippe et Xavier Bertrand.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
L'entrée des bureaux du siège des Républicains à Paris. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS via AFP)

Et si le futur Premier ministre était un membre des Républicains ? C'est la demande faite par Olivier Marleix, député et ancien président du groupe LR à l'Assemblée.

L'idée a été lancée mardi 9 juillet lors d'une réunion entre les députés LR nouvellement réélus. Elle ne fait pas l'unanimité mais vise surtout à montrer que la droite est à l'offensive. "Empêcher la France insoumise d'accéder au pouvoir", c'est la priorité partagée par tous les députés LR qui ont échangé sur la stratégie à adopter : "Nos électeurs ne nous le pardonneraient pas", défend ainsi une élue. 

"Feuille de route" et propositions phares

Reste que pour cela, les députés de droite veulent être force de propositions. Ils planchent sur une liste de cinq à dix propositions phares pour définir une ligne claire pour les LR. Cette liste servirait de "feuille de route" pour le groupe, mais elle pourrait aussi être la base d' un "pacte législatif" à conclure avec d'autres camps. En résumé : si ces textes-là passent, en échange LR ne renversera pas le gouvernement.

Mais certains cadres du groupe veulent aller plus loin... et c'est l'idée verbalisée par Olivier Marleix."Le président devrait nommer un Premier ministre issu des Républicains, car le centre de gravité de la France est à droite", lance-t-il, immédiatement appuyé par Xavier Bertrand, sur France 2. "Un gouvernement de rassemblement, avec plusieurs personnalités, qui doit être dirigé par quelqu'un des Républicains de façon à ce qu'il y ait bien ce changement dans le pays", a plaidé le patron des Hauts-de-France.

Mais la proposition semble pour l'instant minoritaire chez les députés LR, à l'image de Laurent Wauquiez qui brigue la présidence du groupe. Son entourage commente: "Ce n'est pas sérieux, il suffit de regarder la composition de l’Assemblée..." Plusieurs élus le soulignent : la Macronie additionnée aux LR, "ça ne fait pas une majorité".

Mais une autre personnalité vient s'en mêler : Edouard Philippe, président du parti Horizons qui incarne l'aile droite de la Macronie. L'ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron multiplie les appels en direction des Républicains. Mardi 9 juillet sur TF1, il imagine la formation d'un nouveau bloc : "Au centre, composé de Renaissance, du Modem, de Horizon et des LR, cela fait 220 députés. Donc plus que le Nouveau front populaire. Est-ce qu'à l'intérieur de ce bloc, on est capable de s'entendre, non pas du tout sur une coalition, je ne crois pas qu'on y arrivera, mais sur un accord technique qui permet d'avancer et de gérer les affaires du pays pendant au moins un an ?", s'interroge-t-il.

Et Edouard Philippe n'est pas fermé à l'idée d'un Premier Ministre Les Républicains, voyant surtout dans la proposition d'Olivier Marleix, une porte ouverte pour des discussions. Son groupe de députés Horizons vient d'ailleurs en appui, avec un communiqué qui appelle les "partis politiques de la droite républicaine aux sociaux-démocrates, à conclure un accord politique au nom de l’intérêt supérieur de la Nation".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.