Après les départementales, à quoi pourrait ressembler la future carte des régions ?
A partir des résultats des élections départementales, francetv info a tenté d'esquisser la carte politique des 13 futures grandes régions.
Après la vague bleue aux départementales, une vague bleue aux régionales ? A moins d'un improbable revirement de l'opinion publique, la gauche, qui détient actuellement 21 des 22 régions métropolitaines, devrait subir une nouvelle déconvenue électorale au mois de décembre, à l'occasion des élections régionales. Quant au Front national, qui n'a pas réussi à remporter de département dimanche 29 mars, il pourrait profiter d'un mode de scrutin plus favorable pour décrocher un exécutif régional. Dans une interview au Monde, Marine Le Pen dit ainsi espérer le gain de quatre régions.
Pour tenter d'imaginer à quoi pourrait ressembler la nouvelle carte politique des régions, francetv info a réalisé une projection des résultats des élections départementales au niveau des 13 futures grandes régions.
Un mode de scrutin favorable à la tripolarisation
Le mode de scrutin des élections régionales, proportionnel à deux tours avec prime majoritaire, offre à la liste arrivée en tête au second tour une prime de 25% des sièges à pourvoir. Ainsi, la liste arrivée en tête est assurée d'obtenir la majorité absolue dans l'hémicycle si elle dépasse la barre des 33% des suffrages exprimés . Cette particularité favorise les alliances d'entre-deux-tours. Il est donc probable que la gauche, d'un côté, et la droite, de l'autre, se présentent unies au moment d'aborder le second tour.
C'est à partir de cette hypothèse que nous avons travaillé. A partir des résultats définitifs du premier tour des départementales fournis par le ministère de l'Intérieur, nous avons agrégé le nombre de voix obtenu par les trois grands blocs politiques dans chaque région : gauche, droite et extrême droite.
Voici les résultats obtenus pour chaque bloc dans les 13 grandes régions. Le bloc "gauche" additionne les résultats du Front de gauche, du PS, d'EELV, du PRG et des candidats divers gauche. Le bloc "droite" additionne les scores de l'UMP, de l'UDI, du MoDem, de Debout la France et des divers droite. Quant au bloc "extrême droite", il regroupe les scores du FN et des autres partis d'extrême droite.
Le FN devra batailler pour remporter une région
Grâce à la prime accordée à la liste arrivée en tête, dans les cas présentés ci-dessus, la liste arrivée en tête s'emparerait à chaque fois de l'exécutif régional. Selon nos projections, la gauche serait en mesure de conserver cinq régions sur les treize que compte l'Hexagone : Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Bretagne, Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon et la Corse.
La droite l'emporterait dans une majorité d'entre elles : Normandie, Pays de la Loire, Centre, Ile-de-France, Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur. Surprise : le bloc "extrême droite" n'arrivant en tête dans aucune région, le Front national ne s'emparerait d'aucun exécutif régional. La conquête de plusieurs régions, fixée comme un objectif par Marine Le Pen, pourrait ne pas être si aisée que cela.
Des projections à prendre avec précaution
Cependant, il est important de ne pas considérer cette projection comme une prédiction du scrutin qui se tiendra fin décembre. D'une élection à l'autre, le comportement des électeurs peut varier, non seulement en fonction du contexte politique mais aussi du mode de scrutin. Ainsi, les élections régionales, scrutin de liste, sont des élections plus politiques que les élections départementales, lors desquelles la prime au sortant et les particularités locales sont plus marquées. La notoriété des têtes de liste régionales peut aussi avoir une influence : le nom de Marine Le Pen est régulièrement cité pour mener la liste FN en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, par exemple.
D'autre part, la projection que nous proposons ne tient pas compte des votes à Paris et en région lyonnaise, où le scrutin des départementales n'était pas organisé. Les résultats de l'Ile-de-France et de la région Auvergne-Rhône-Alpes sont donc à prendre avec précaution. Enfin, les scores que nous avons calculés sont très serrés dans certaines régions. Par exemple, gauche et droite sont au coude-à-coude en Bourgogne-Franche-Comté et en Normandie, tandis que le Front national semble capable de gagner en Provence-Alpes-Côte d'Azur ou en Nord-Pas-de-Calais-Picardie.
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