Élections européennes : "Je ne m'habitue pas à l'idée que le RN serait un parti comme les autres", assure Emmanuel Macron
Emmanuel Macron lance le match avec le Rassemblement national. En visite d'Etat en Allemagne, il a proposé samedi 25 mai de débattre avec Marine Le Pen avant les élections européennes. Cette visite d'Etat de trois jours est la première visite de ce niveau depuis Jacques Chirac, il y a vingt ans, et c'est tout sauf un hasard, dans la dernière ligne droite avant le scrutin du 9 juin.
Au cours de sa visite à Berlin, dimanche, cette fois, il le dit haut et fort : oui, Emmanuel Macron veut monter sur le ring face à Marine Le Pen. "Je ne suis pas candidat aux élections européennes. Par contre, contrairement à beaucoup je ne m'habitue pas à l'idée que le Rassemblement national serait un parti comme les autres. Donc, quand il est passé en tête des sondages, je considère que ce parti, qui par ses idées menace l'Europe, et bien c'est la responsabilité du président de la République de lever ses ambiguïtés", lance le chef de l'Etat.
"Stratégie de dramatisation"
Un débat exceptionnel mais totalement assumé, se justifie Emmanuel Macron, avec toujours la même stratégie : dramatiser l’enjeu. "Il y a une forme de fascination pour l'autoritarisme qui naît dans nos propres démocraties. Mais on oublie de se dire ce que serait cette Europe si les nationalistes l'avaient dirigée ces dernières années. Nous n'aurions pas eu le vaccin en tant qu'Européens, on aurait lâché l'Ukraine pour soutenir la Russie, et donc l'histoire ne serait pas la même", assène le chef de l'Etat.
Emmanuel Macron doit récidiver ce lundi avec un discours sur l’Europe à Dresde, ville de l’Est, bombardée pendant la guerre, devenue aujourd’hui bastion de l’AfD, le parti d’extrême droite allemand. Juste avant, autre symbole, le chef de l’Etat décore de la légion d’honneur Serge et Béate Klarsfeld, le couple emblématique de la lutte pour la mémoire de la Shoah qui a récemment suscité la polémique, l’agacement et l’incompréhension jusqu’à l’Elysée en estimant que le Rassemblement National, "devenu fréquentable", entrait "dans le cercle des partis républicains".
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