Elections européennes : l'Assemblée nationale rejette les motions de censure de LFI et du RN

La motion de La France insoumise, soutenue par la gauche et l'extrême droite, a recueilli 222 voix, loin des 289 nécessaires pour faire tomber le gouvernement de Gabriel Attal. Celle du RN n'a rassemblé que 89 votes.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre, Gabriel Attal, à l'Assemblée nationale, à Paris, le 3 juin 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)

A six jours des élections européennes, l'Assemblée nationale a rejeté successivement deux motions de censure, déposées par La France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN), lundi 3 juin. Les deux partis entendaient dénoncer la situation budgétaire du pays au moment où la France vient de subir une dégradation de sa note souveraine par l'agence S&P, de "AA" à "AA-".

La motion LFI, soutenue par la gauche et le RN, a recueilli 222 voix, loin de la majorité absolue de 289 suffrages nécessaire pour faire tomber le gouvernement de Gabriel Attal. Celle du RN n'a rassemblé que 89 voix. Les deux partis entendaient ainsi protester contre les coupes budgétaires du gouvernement de 10 milliards d'euros par décret au mois de février, sans soumettre un projet de loi de finances rectificative au Parlement. 

L'exercice a surtout donné l'occasion aux camps politiques de s'affronter à l'approche du scrutin du 9 juin. Le Premier ministre a reproché à LFI et au RN "d'exécrer l'Europe" et de former "une communauté d'intérêts au service de l'instabilité" politique et économique avant les européennes et les Jeux olympiques. Auparavant, LFI avait accusé le "macronisme" d'être en "faillite", en raison d'un "sabotage fiscal" favorable aux "ultrariches".

"Les poisons et les délices parlementaires"

Le Rassemblement national s'en est pris pour sa part aux députés Les Républicains (LR), en reprochant à la droite de ne pas soutenir ces motions de censure et de "sauver la tête d'Emmanuel Macron". "Il faut que LR arrête de se présenter comme des opposants. Ils sont désormais des supplétifs voire pour certains de futurs alliés", a lancé Marine Le Pen devant la presse.

A la tribune, le chef des députés LR, Olivier Marleix, a balayé ce reproche. "Personne évidemment n'est dupe de la finalité de ces deux motions à quelques jours" des européennes, a-t-il lancé, ajoutant : "Elles font partie de ce que le général de Gaulle appelait les jeux, les poisons et les délices parlementaires."

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