"Parfois, j'avoue que je ne sais pas quoi répondre" : au cœur de la formation des militants de La France insoumise, avant les élections européennes

En marge du lancement de la campagne pour les élections européennes 2024 à Villepinte, samedi, le parti a distillé quelques éléments de langages et conseils aux militants. Franceinfo a assisté à l'un de ces ateliers.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les militants de La France insoumise participent samedi 16 mars 2024 à un atelier en marge du meeting de lancement de la campagne des élections européennes, à Villepinte (Seine-Saint-Denis). (Victoria Koussa / RADIO FRANCE)

La machine est lancée : La France insoumise a appuyé samedi 16 mars sur le bouton "campagne" avec un grand meeting à Villepinte (Seine-Saint-Denis). Entre deux selfies, au milieu de la foule, le chef de file Jean-Luc Mélenchon, demande lui-même à ses troupes à se démultiplier. "Nous à Saint-Étienne, on a gagné la législative par le porte-à-porte. On n'a fait que ça", témoigne une militante, face à lui. "Évidemment, les gens sont toujours prêts à réfléchir", répond celui qui figure sur la liste LFI pour les élections européennes 2024, en position non-éligible.

Après plusieurs mois marqués par des polémiques, de l'affaire Quatennens à la position de LFI sur l'attaque du 7 octobre, ce meeting est l'occasion pour le mouvement de mobiliser et de former ses militants, à trois mois du premier tour, le 9 juin. Mal placé dans les sondages, le parti espère notamment aller chercher les abstentionnistes.

"On ne va pas se mentir, ce n'est pas toujours simple d'être de la France insoumise"

"L'un des axes centraux [de la campagne], c'est que nous sommes le camp de la paix." Face aux militants, micro en main, le député de l'Essonne Antoine Léaument distille, en atelier, les éléments de langage. "Il y a la question de Gaza et puis celle de l'Ukraine, sur laquelle je rappelle que nous avons été les premiers à dénoncer l'invasion russe. Mais nous ne sommes pas d'accord avec l'idée qu'il faudrait intégrer l'Ukraine à l'Union européenne et à l'OTAN", poursuit l'élu.

Des militants lèvent la main, s'appuient sur leur vécu. "Dans beaucoup de porte-à-porte j'ai des gens qui me disent : 'Pour des trucs graves, on a l'impression que même à gauche, ils ne sont pas très nombreux dans l'hémicycle'. Parfois, j'avoue que je ne sais pas quoi répondre", concède l'une d'entre elles. Réponse simple d'une autre animatrice de l'atelier : "On peut se dire qu'à l'Assemblée nationale on a des députés de combat. On n'a pas à rougir du fait que nos députés se battent chaque jour pour nos droits."

Des techniques pour accrocher sur le fond après de nombreuses polémiques qui ont éloigné LFI d'une partie de la gauche, notamment depuis la réaction du parti à l'attaque du 7 octobre. De quoi rendre parfois inaudible leur programme sur le terrain.

"On ne va pas se mentir que ce n'est pas toujours simple d'être de La France insoumise. On subit quand même des attaques assez frontales. C'est déjà arrivé lors de tractages, que quand ils voient le tract, ils disent : 'Oh non, pas eux'", reconnaît Lucile, une militante. Tout au fond de l'assistance, elle écoute et prend des notes. "Je trouve ça intéressant d'avoir des petits tips, des petits conseils pour que ça se passe au mieux. Des arguments aussi parce que moi je ne suis pas calée sur tous les sujets qu'on traite."

Aux dernières élections européennes en 2019, la liste insoumise, déjà menée par Manon Aubry, avait récolté un peu plus de 6% des votes.

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