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Élections européennes : sans "aucune animosité", Raphaël Glucksmann ne veut pas d'alliance avec La France insoumise en raison "de divergences de fond"

Le député européen Place publique Raphaël Glucksmann était l'invité du Grand entretien sur France Inter. Il souhaite une alliance avec le Parti socialiste en vue des élections européennes de juin 2024.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le député européen Place publique, Raphael Glucksmann, L'invité du Grand Entretien sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIOFRANCE)

"Sommes-nous d'accord sur le fond ?", interroge vendredi 15 septembre sur France Inter le député européen Place publique, Raphaël Glucksmann. Tête de liste avec le PS en 2019, il ne souhaite pas s'allier avec La France insoumise (LFI) pour les élections européennes de juin 2024, pour lesquelles il a annoncé qu'il serait candidat. "J'ai aucune animosité personnelle, y compris contre Jean-Luc Mélenchon. Je n'ai pas de passé, je n'ai pas cette histoire qui fait qu'on est miné par des haines recuites", tient-il à préciser. Néanmoins, Raphaël Glucksmann pointe "des divergences de fond sur l'Europe de la défense, sur le soutien absolu qu'on doit apporter à la résistance ukrainienne, sur la politique qu'on doit mener à l'égard de la Chine."

>> Élections européennes : LFI va plaider pour l'union à gauche jusqu'au dépôt des listes

La candidature de Raphaël Glucksmann a été critiquée par Manon Aubry, eurodéputée LFI-Nupes. "Entré en politique pour défendre l'union de la gauche, aujourd'hui parmi ceux qui veulent la rompre", dénonce-t-elle sur le réseau social X. Un argument balayé par l'intéressé. Il rappelle que les élections européennes suivent la règle du scrutin proportionnel. Par conséquent, "on enverra plus de députés de gauche au Parlement européen, si nous sommes capables d'assumer nos oppositions de fond sur la question européenne", plaide-t-il.

Raphaël Glucksmann appelle à dissocier les européennes de la présidentielle

"On va arrêter de faire de cette élection une élection franco-française", s'agace Raphaël Glucksmann."Il faudra travailler, sur le fond, à une clarification qui permette une union pour 2027". Mais pour le scrutin de juin 2024, le député européen "ne veut pas la moindre ambiguïté, ni sur l'Ukraine, ni sur la défense". Il demande aux Insoumis d'"assumer les divergences" pour des débats "sans insultes, ni invectives".

En revanche, Raphaël Glucksmann n'est pas opposé à une union avec Les Écologistes car "il n'y a pas les mêmes divergences de fond". Le parti a choisi Marie Toussaint comme tête de liste. "On ne va pas passer notre temps à débattre dans des salles obscures et à attendre les décisions des uns et des autres", explique-t-il. Ainsi, le mouvement de centre gauche Place publique lance sa campagne mais "les portes ne sont pas fermées" si Les Écologistes "changent d'avis".

Le député Place publique souhaite également faire alliance avec le Parti socialiste, comme en 2019. "Avec les socialistes, nous avons un héritage commun. Ça fait quatre ans qu'on mène des combats communs au Parlement européen. Nous avons une vision commune. Nous avons, je pense, un désir commun. Je pense qu'on mènera campagne ensemble", avance Raphaël Glucksmann. Il nuance toutefois en rappelant que ce choix ne lui revient pas totalement.

"Je ne suis pas membre du PS, je leur laisse leur agenda, leur tempo, leur volonté, leur manière de présenter les choses".

Raphaël Glucksmann

France Inter

Le Parti socialiste a adopté, mardi 5 septembre dans la soirée, à l'unanimité de son bureau national, son texte d'orientation stratégique pour les élections européennes, qui prévoit le principe d'une liste autonome. Ce texte sera soumis le 5 octobre au vote des militants, a annoncé le parti. À la question de savoir s'il sera tête de listes aux européennes, Raphaël Glucksmann répond : "Ça, on le verra".

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