Elections européennes : une France coupée en deux, avec 49% des Français intéressés contre 48% qui ne le sont pas, selon un sondage
Quelque 49% des Français interrogés se déclarent intéressés par les élections européennes 2024 qui se tiennent le 9 juin, selon la troisième édition du baromètre sur les Français et l'Union européenne réalisé par ViaVoice pour Radio France, France Télévisions et France Médias Monde, publié lundi 6 mai. La France se retrouve coupée en deux s'agissant de l'intérêt accordé à ce scrutin puisque 48% des sondés affirment ne pas s'y intéresser. Seuls les 35-49 ans (38% d'intéressés) et les plus de 65 ans (60% d'intéressés) se démarquent, alors que l'intérêt est équivalent dans les autres tranches d'âge, avec 47% chez les 18-24 ans et les 25-34 ans, et 46% chez les 50-64 ans.
Le baromètre ViaVoice a interrogé les Français sur les "enjeux estimés prioritaires" dans le cadre des élections européennes de 2024, et c'est l'économie qui arrive en tête pour 49% des sondés. L'immigration arrive en deuxième position à hauteur de 44%. C'est l'enjeu qui est le plus souvent cité en premier (19%). Suivent, au global, l'environnement (38%), la défense (36%), l'agriculture (33%) et l'énergie (32%). La guerre en Ukraine est citée par 28% des sondés.
Le baromètre soumet aux sondés une série de propositions de réformes et c'est celle sur une taxe carbone sur les produits importés qui rencontre le meilleur accueil : 65% y sont favorables. Suivent une politique énergétique européenne (61%), une armée européenne (59%), une politique fiscale commune (52%) ou un smic européen (51%). Un nouveau pacte asile et immigration (47%) ou un système de santé commun (45%) remportent moins d'adhésion.
L'édition 2024 du baromètre reste marquée par une forme de pessimisme à propos de l'économie européenne : 64% des Français estiment qu'elle se dégradera dans les mois qui viennent. C'est dix points de moins qu'en 2022, où ils étaient 74% à le penser, mais cela reste à un niveau élevé. Et 35% pensent que cette situation se dégradera "nettement". Le baromètre mesure aussi l'inquiétude des sondés sur la situation internationale. 55% estiment que la place de l'Union européenne sur la scène internationale se dégradera dans les mois à venir : c’est onze points de plus qu’il y a deux ans, alors que la guerre en Ukraine venait de se déclencher, note le baromètre.
Le baromètre 2024 fait apparaître que le rôle du Parlement européen est relativement méconnu, car seul un Français sur deux déclare savoir qu'il est composé de députés européens et qu'il a un rôle législatif. 16% pensent qu'il est composé des dirigeants des États membres et 8% des ministres des gouvernements des États membres, un quart d'entre eux ne se prononcent pas sur le sujet. Il y a par ailleurs un niveau faible de connaissance chez les 18-24 ans : 32%, c'est un chiffre deux fois plus élevé que chez les 65 ans et plus.
L'actualité du Parlement européen est considérée comme lointaine : huit Français sur dix déclarent ne pas être au courant de ce qui s'y passe. Ils sont 65% à être en demande d'informations afin de combler leurs lacunes. En conséquence, le bilan de la mandature est largement inconnu, il n'y a que 21% des sondés capables de citer une mesure phare votée par le Parlement européen ces cinq dernières années. C'est un constat transgénérationnel avec un léger avantage aux 18-24 ans, qui sont 25% à pouvoir citer une mesure contre 21% des 65 ans et plus.
Les Français interrogés espèrent assister à "une campagne et des débats". Ils sont un sur deux (51%) à regretter qu'il soit trop souvent dit que "tout était joué d'avance", alors que seul un quart estime que les candidats ont "parlé des sujets qui les intéressent vraiment". Ils sont 21% à penser qu'il y a suffisamment de débats sur le fond entre les candidats. "De quoi espérer une fin de campagne active et stimulante", indique ce baromètre.
Méthodologie : 3e baromètre ViaVoice sur les Français et l'Union européenne pour Radio France, France Télévisions et France Médias Monde, réalisé en ligne du vendredi 19 au mercredi 24 avril, auprès d'un échantillon de 2 000 personnes, résidant en France métropolitaine, échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Représentativité assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, profession, région et catégorie d’agglomération.
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