Résultats européennes 2019 : le PS et Place publique sauvent les meubles avec 6,19% des suffrages
La liste menée par l'essayiste Raphaël Glucksmann n'a pas fait d'étincelles et obtient un score proche de celui du PS à la présidentielle de 2017.
C'est une déception, mais pas une Bérézina. La liste PS-Place publique, Envie d'Europe écologique et sociale, conduite par l'essayiste Raphaël Glucksmann, a obtenu 6,19% des voix aux élections européennes, dimanche 26 mai, selon les chiffres consolidés du ministère de l'Intérieur. Les socialistes, qui avaient décidé de confier pour la première fois de leur histoire la tête de liste à un non-socialiste, échappent à l'humiliation en réussissant à passer la barre symbolique des 5%. Un score qui leur permet d'envoyer entre 5 et 6 députés à Bruxelles et Strasbourg.
Olivier Faure, le patron du parti, en ouvrant sa liste à des personnalités n'appartenant pas au PS, espérait redonner des couleurs à la rose socialiste et dépasser le score de Benoît Hamon (6,36%) à la présidentielle. Un pari qu'il n'a pas remporté.
Quel était l'objectif du parti ?
Etre "la première force à gauche à l'issue du scrutin". Olivier Faure, le premier secrétaire du parti, s'était fixé un objectif ambitieux lors de son discours de clôture du conseil national du 16 mars. C'est à cette occasion que Raphaël Glucksmann avait été désigné tête de liste de cette alliance PS-Place publique. "Notre responsabilité, c'est d'ouvrir la voie du rassemblement de tous ces citoyens proeuropéens, socialistes, écologistes, radicaux, progressistes, qui attendent de retrouver une force capable de porter leurs espérances", avait déclaré Olivier Faure.
Finalement, c'est EELV qui s'impose comme la première force de gauche à l'issue de ce scrutin. De son côté, Raphaël Glucksmann a tenté d'œuvrer au rassemblement de la gauche, sans grand succès non plus. "C'est une catastrophe, avait-il glissé en avril, la gauche peut disparaître".
Quel est le score obtenu ?
La liste PS-Place publique obtient donc 6,19% des suffrages, selon les résultats du ministère de l'Intérieur, ce qui lui permet d'envoyer entre 5 et 6 députés au Parlement européen. Elle fait donc moins bien que Benoît Hamon (alors candidat du PS) à la présidentielle de 2017 et moins bien que la liste de La France insoumise, conduite par Manon Aubry, qui recueille 6,31% des suffrages exprimés. C'est aussi beaucoup moins que le score de la liste PS aux européennes de 2014 (13,98%).
Comment a réagi le parti ?
"Oui, nous avons fait un score plus élevé que celui qui nous était promis", a réagi sur France 2, Raphaël Glucksmann, ajoutant tout de suite : "le temps n'est pas à la fêtes mais à la responsabilité et au travail". Le fondateur de Place publique a également évoqué le score élevé du RN et appelé, une nouvelle fois, à l'unité de la gauche. "La gauche en France n'est pas morte, il y a une aspiration à la gauche mais l'éparpillement et le morcellement l'empêche d'être une alternative crédible", a-t-il déclaré.
Qui sont les candidats élus ?
Cinq à six candidats devraient être élus au Parlement européen. Il s'agit d'abord de la tête de liste, Raphaël Glucksmann. Il est suivi notamment par les eurodéputés socialistes sortants Sylvie Guillaume et Eric Andrieu, ainsi que par l'ancienne porte-parole de Génération.s, Aurore Lalucq, et Pierre Larrouturou, économiste et fondateur du mouvement Nouvelle Donne. C'est beaucoup moins bien qu'en 2014 où le PS était parvenu à garder treize sièges, soit un de moins que lors des élections de 2009.
Avec quel groupe vont-ils siéger ?
Raphaël Glucksmann a assuré que les eurodéputés de sa liste siégeront au sein du groupe social-démocrate (S&D), qui est actuellement la deuxième force du Parlement européen derrière les conservateurs du PPE. "La seule façon de construire une majorité est de s'inscrire dans le groupe social-démocrate au Parlement", avait-il expliqué. Il devrait cependant connaître une défection puisque Aurore Lalucq avait fait part de son souhait de siéger au sein du groupe des écologistes si elle était élue.
Que va-t-il se passer maintenant ?
En dépassant la barre des 5%, le PS sauve les meubles. Ce résultat reste cependant un très mauvais score pour un parti qui ne s'est toujours pas relevé de sa défaite à la présidentielle. Dès le départ, le choix de confier la tête de liste à Raphaël Glucksmann en faisant alliance avec son mouvement, Place publique, avait créé de nouvelles divisions en interne. Cette stratégie portée par Olivier Faure s'est révélée être un échec relatif. Va-t-il pouvoir rester à son poste ? Rien n'est moins sûr, même si les candidats pour reprendre le flambeau ne se bousculent pas. A plus moyen terme, la question de l'alliance avec Place publique peut également se poser.
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