Kippa dans un bureau de vote : "Je n'ai pas voulu empêcher qui que ce soit de voter !", affirme la déléguée
Un rabbin de Toulouse a porté plainte pour discrimination : selon lui, une déléguée aurait voulu l'empêcher de voter parce qu'il portait une kippa. Contactée par francetv info, la déléguée PCF s'explique.
"Je n'ai pas voulu empêcher qui que ce soit de voter !", martèle-t-elle. Jointe par francetv info, la déléguée PCF de Toulouse accusée de s'être opposée à ce qu'un rabbin vote parce qu'il portait une kippa livre sa version.
L'incident s'est déroulé dimanche 22 mars, lors du premier tour des élections départementales, à l'école du Nord, à Toulouse. Le rabbin Avraham Weill dit avoir été interpellé par cette déléguée, selon France 3 Midi-Pyrénées qui a révélé l'affaire. Les délégués représentent dans le bureau de vote un parti ou une liste.
Le rabbin parle d'une véritable "humiliation" et explique qu'il n'a pu voter que sur l'insistance des autres délégués et l'intervention d'électeurs présents dans le bureau. "Je vote depuis l'âge de 18 ans et je n'ai jamais vu cela, jamais je n'ai connu de problème", a-t-il ajouté à France Bleu. Il s'est dit "très perturbé, vraiment touché", et considère que ce n'est "pas un événement anodin". Choqué, il a porté plainte pour discrimination.
"Rien d'agressif"
"Je me suis interrogée et j'ai interrogé ce monsieur pour savoir si on avait le droit de voter avec une kippa", répond de son côté la déléguée, sans plus de précisions. Elle explique avoir appris ce dépôt de plainte par la presse et livre une version assez différente. "J'ai posé la question aux assesseurs qui n'avaient pas l'air de savoir. Je suis alors allée poser la question au coordinateur, car il y a cinq bureaux de vote. Le coordinateur ne savait pas plus. Il m'a dit : 'Je me suis renseigné, on n'a pas le droit d'avoir de signe distinctif dans le bureau de vote'. Donc j'ai consigné dans le procès verbal qu'un monsieur avait voté avec sa kippa. Il semble que le coordinateur a été, comme moi, mal renseigné". France Bleu précise que le code électoral n'impose aucune limite à la tenue vestimentaire des électeurs tant qu'elle n'affiche pas de soutien à un candidat.
La déléguée insiste : "Il n'y a pas eu quoi que ce soit d'agressif. Je ne comprends pas. C'est un fait insignifiant. Il pense que ça a une signification, mais bien sûr que non." Finalement, elle regrette qu'on "fasse toute une affaire d'un incident qui n'avait aucune connotation discriminatoire ou antisémite". Cette militante PCF, par ailleurs enseignante, se dit prête à s'expliquer "s'il y a une plainte. Je suis tranquille avec ma conscience, il n'y a pas eu de propos déplacés du tout".
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