Législatives : "Le président de la République n'a pas à démissionner, il faut respecter le choix des Français", affirme Yaël Braun-Pivet

La présidente sortante de l'Assemlée nationale espère que les électeurs feront le "choix de porter au pouvoir une coalition de républicains raisonnables et responsables".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La présidente sortante de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, le 7 juin 2024. (AMAURY CORNU / HANS LUCAS via AFP)

"Le président de la République n'a pas à démissionner. Il faut respecter le choix des Français" qui ont élu Emmanuel Macron "pour cinq ans", affirme lundi 24 juin sur France Inter, Yaël Braun-Pivet, présidente sortante de l'Assemblée nationale, députée sortante Renaissance des Yvelines et candidate à sa réélection.

Elle soutient ainsi le chef de l'État. Emmanuel Macron a exclu mercredi le 11 juin dernier, de démissionner "quel que soit le résultat" des élections législatives. Dans une lettre ouverte adressée dimanche aux Français, il a déclaré : "Vous pouvez me faire confiance pour agir jusqu'en mai 2027 comme votre Président, protecteur à chaque instant de notre République, de nos valeurs, respectueux du pluralisme et de vos choix, à votre service et à celui de la Nation", excluant ainsi une nouvelle fois de démissionner en cas de défaite.

"Républicains raisonnables et responsables"

Yaël Braun-Pivet estime que ce n'est pas le débat. "Là, il s'agit d'élire l'Assemblée nationale". À moins d'une semaine du premier tour des élections législatives, Yaël Braun-Pivet espère que les électeurs feront le "choix de porter au pouvoir une coalition de républicains raisonnables et responsables" qu'elle nomme "le bloc central". En se basant sur des "valeurs" et des "principes", la députée sortante estime que ce bloc "commence à droite avec Les Républicains qui n'ont pas suivi Eric Ciotti dans sa dérive extrême droitière, et s'arrête aux républicains de l'autre bord, c'est-à-dire aux personnes qui ont voté pour Raphaël Glucksmann, aux écologistes modérés". Yaël Braun-Pivet est persuadée que "si c'est le souhait des Français, si c'est leur choix exprimé dans les urnes dimanche, ça s'imposera à tous et nous devrons travailler ensemble".

Elle s'appuie sur son expérience de présidente de l'Assemblée nationale pour soutenir que c'est possible. "Nous en sommes capables. Je les ai vus travailler ensemble, nous avons adopté plus d'une trentaine de textes à l'unanimité, nous avons porté des projets collectifs", argumente-t-elle. Mais le gouvernement a multiplié les recours à l'article 49.3 de la Constitution. Il permet au Premier ministre de faire adopter un projet de loi sans vote. Pour cela, il engage sa responsabilité. "Si demain, nous avons une coalition qui est majoritaire à l'Assemblée nationale, il n'y aura plus besoin de 49.3", promet-elle.

"Fière d'appartenir à la majorité"

Selon une enquête Ipsos pour Radio France et Le Parisien publiée samedi, à huit jours des législatives, le camp présidentiel est distancé par le RN et ses alliés et par le Nouveau Front populaire. Ensemble pour la République est crédité de 19,5% des intentions de vote, alors que le Rassemblement national et ses alliés (dont les LR-ciottiste) point à 35,5% et la coalition de gauche 29,5%. "Je ne fais pas de spéculation. On ne connaît pas le visage de cette Assemblée, il revient aux Français de la choisir. Nous avons encore huit jours pour les convaincre. Tant que nous n'aurons pas franchi le cap de dimanche 20h, le dernier bulletin mis dans une urne, je me battrai pour que nous puissions former cette grande coalition", balaie Yaël Braun-Pivet.

Elle admet, comme Emmanuel Macron, que la dissolution de l'Assemblée "inquiète". Ainsi, la députée sortante des Yvelines estime qu'il est "urgent de retrouver des voies d'apaisement et de rassurer la population face à cette élection anxiogène pour beaucoup d'entre nous". Elle reconnaît aussi un sentiment de colère, mais assure que ce n'est pas pour cette raison qu'elle n'a pas mis la photo du président de la République sur son affiche de campagne.

"Je suis élue dans ma circonscription depuis sept ans, je suis également conseillère municipale et comme j'ai été présidente de l'Assemblée nationale, les citoyens de ma circonscription me connaissent."

Yaël Braun-Pivet, présidente sortante de l'Assemblée nationale

à franceinfo

Emmanuel Macron n'est pas un repoussoir, "je suis fière d'appartenir à la majorité présidentielle". Elle refuse d'employer des mots forts comme ceux de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, pour qui le chef de l'État "a tué la majorité présidentielle" en décidant de dissoudre l'Assemblée, ou de Bruno Le Maire qui a ciblé les conseillers "cloportes" d'Emmanuel Macron. "Ce mot lui appartient, il m'a fait sourire. Ce qui est sûr, c'est que les conseillers ne connaissent pas forcément le terrain, ni un bulletin de vote. Donc, ils sont forcément bien mal placés pour pouvoir avoir un avis quelconque sur les enjeux démocratiques de notre pays", pense Yaël Braun-Pivet.


Candidats dans la 5e circonscription des Yvelines.

Yaël Braun-Pivet (Ensemble, députée sortante)

Alain Lépicier (Lutte ouvrière)

Yassine Benyettou (LFI/Nouveau Front populaire)

Jacques Myard (LR/RN, maire de Maisons-Laffitte)

Émilienne Guille (Reconquête)

Ingrid Larose (Divers centre)

Serilo Looky (Divers gauche)

Nathalie Lepage (Divers centre)

(Les étiquettes des candidats ne sont indiquées que si elles sont clairement identifiées.)

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