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Pas de consigne de vote de LREM face au RN : "C'est indigne d'insulter de la sorte les électeurs de la Nupes", s'insurge David Cormand

II n'y aura pas de consigne nationale de vote mais du "cas par cas" de la part de La République en marche dans les circoncriptions où s'affronteront des candidats du RN et de la Nupes lors du second tour des législatives. 

Article rédigé par franceinfo
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Le député européen EELV David Cormand, le 12 juillet 2019 sur franceinfo. (RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

"C'est tout simplement indigne d'insulter de la sorte des électeurs qui n'ont rien à voir ni de près ni de loin avec la bête immonde qu'est l'extrême droite", s'est insurgé lundi 13 juin sur franceinfo David Cormand, eurodéputé EELV, alors que la majorité présidentielle peine à donner une consigne de vote claire en cas d'un second tour RN-Nupes aux élections législatives. 

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La République en marche a assuré dimanche qu'elle ne donnera pas de consigne nationale, mais seulement "au cas par cas" dans les circonscriptions où s’opposeront au deuxième tour des candidats du Rassemblement national et de la Nupes. En revanche, sans ambigüité, David Cormand dit qu'il votera LREM en cas de duel entre le RN et la majorité présidentielle. "Il n'y a jamais eu d'équivoque chez nous", a-t-il affirmé.

Lundi, la Première ministre Elisabeth Borne a résumé la position de la majorité par la formule "aucune voix pour le Front national (sic)", tout en prévenant qu'un candidat de la Nupes "qui ne respecte pas les valeurs républicaines" ne recevra pas de soutien. "Pas une voix pour LFI, pas de voix pour les extrêmes, pour l'extrême droite non plus", a résumé la ministre de la Transition écologique Amélie de Montchalin. 

franceinfo : Selon les projections en sièges, cela sera difficile pour la Nupes d'obtenir une majorité à l'Assemblée nationale. Vous y croyez encore ?

David Cormand : Les projections en sièges, cela ne veut pas dire grand-chose. Une élection à deux tours, c'est deux élections et pour participer à la deuxième, il faut avoir été qualifié à l'issue de la première. Il y a cinq ans, la gauche était présente dans 170 circonscriptions à peu près sur 577. Là, nous sommes présents dans plus de 450 circonscriptions. Ça veut dire que dimanche prochain, les Françaises et les Français décideront qui a la majorité à l'Assemblée nationale. C'est une élection fondamentale, quelque part encore plus fondamentale que l'élection présidentielle. Si toutes les personnes ont voté soit pour Mélenchon, soit pour Jadot, soit pour Hidalgo ou soit Roussel à la présidentielle revote dimanche prochain, nous aurons une majorité à l'Assemblée nationale.

Il y a une polémique sur les résultats affichés dans la nuit par le ministère de l'Intérieur. Manuel Bompard, de La France insoumise, accuse le ministre de l'Intérieur d'avoir oublié des voix de la Nupes afin de faire passer artificiellement la coalition présidentielle en tête.  Vous confirmez ?

Oui, ils ont triché. Les gens qui ont voté pour la Nupes, par exemple en Outre-mer, ils ne les ont pas comptabilisés, alors que ceux qui, dans les mêmes conditions, ont voté pour La République en marche, ils les ont comptés, donc ils ont fait un calcul d'apothicaire. Tout ça n'a pas d'importance, cela n'honore pas la politiques. La réalité, c'est que c'est le pire score pour un parti présidentiel à une législative qui suit une élection présidentielle. Ça veut dire qu’il n’y a pas d'attente vraiment populaire par rapport à Emmanuel Macron. Les gens ont voté pour lui pour éviter que cela soit l'extrême droite au deuxième tour de l'élection présidentielle, mais il n'y a pas d'élan.

La majorité présidentielle ne donne pas de consignes de vote en cas d'un second tour RN-Nupes. Comme réagissez-vous ?

J'ai exprimé mon indignation non seulement par rapport à ce qu'a dit Olivia Grégoire [porte-parole du gouvernement] qui, entre l'extrême droite et une coalition de gauche et écologistes, ne choisit pas. Mais également la Première ministre qui renvoie dos à dos des partis démocratiques qui composent la Nupes et l'extrême droite. Une Première ministre ne devrait pas dire ça dans un pays où on sait ce que c'est l'extrême droite. On sait aussi d'ailleurs ce que c'est la gauche et ce n'est quand même pas la même chose. Yannick Jadot a raison de dire que si nous n'avions pas été là au deuxième tour de l'élection présidentielle, c'est Marine Le Pen qui serait présidente de la République au moment où on parle.

"C'est tout simplement indigne d'insulter de la sorte des électrices et des électeurs, des Françaises et des Français et des partis politiques qui n'ont rien à voir ni de près ni de loin avec la bête immonde qu'est l'extrême droite."

David Cormand, eurodéputé EELV

à franceinfo

Elisabeth Borne a précisé sa pensée dans un tweet un peu plus tard en écrivant "ne jamais donner une voix à l'extrême droite". En cas de duel entre un candidat RN et un candidat du camp présidentiel, quelles consignes donnez-vous ?

On vote LREM. On vote contre l'extrême droite. On vote pour battre l'extrême droite. Il faut empêcher que ces gens-là arrivent au pouvoir parce que quand ils le prennent ils ne le rendent pas. Ils le disent d'ailleurs. Il suffit d'une fois quand ils gagnent, ils ne rendent pas le pouvoir de leur plein gré. Donc, il faut les empêcher d'être au pouvoir. Il faut voter contre. C'est aussi simple que ça. Il n'y a jamais eu d'équivoque chez nous.

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