Remaniement : Elisabeth Borne dédie sa nomination comme Première ministre à "toutes les petites filles"
Elle a cité la "situation internationale" et le "défi climatique et écologique" comme ses priorités.
Ce qu'il faut savoir
"Tu as su conquérir le cœur des Français." L'ancienne ministre du Travail Elisabeth Borne, tout juste nommée au poste de Première ministre, lundi 16 mai, a chaleureusement salué son prédécesseur Jean Castex, lors de la passation de pouvoirs à Matignon en début de soirée. Elle a cité la "situation internationale" et le "défi climatique et écologique" comme ses priorités. "Je veux dédier ma nomination à toutes les petites filles (...) pour leur dire que rien ne doit freiner le combat pour la place des femmes dans la société", a-t-elle ajouté, ayant une "pensée" pour Edith Cresson, jusque-là seule femme à avoir exercé ce poste sous la Ve République. Ce direct est désormais terminé.
L'au-revoir de Jean Castex. Dans son discours, l'ancien Premier ministre a de son côté évoqué pèle-mêle la crise sanitaire, les assassinats terroristes de Samuel Paty et Stéphanie Monfermé durant sa présence à Matignon mais aussi la majorité silencieuse "de nos concitoyens, qu'il faut veiller à ne jamais oublier". "Je serai autant que tu le souhaites à tes côtés", a-t-il ajouté, confirmant qu'il "sortait de la vie politique nationale".
Un parcours de "techno". Cette polytechnicienne de 61 ans a été préfète de la région Poitou-Charentes de 2013 à 2014 et directrice de cabinet de Ségolène Royal au ministère de l'Ecologie sous François Hollande l'année suivante. Elle a ensuite été ministre des Transports, de la Transition écologique et du Travail dans les gouvernements d’Edouard Philippe et de Jean Castex entre 2017 et 2022.
Les oppositions dénoncent sa politique de "casse sociale". Ce choix n'a, logiquement, pas convaincu les oppositions au président de la République. Il s'agit d'une des "figures les plus dures de la maltraitance sociale", a réagi le chef de file de La France insoumise, qui espère bien remporter les législatives et devenir à son tour Premier ministre. Avec ce choix, Emmanuel Macron "poursuit sa politique de saccage social", a estimé Marine Le Pen.
La seule ex-Première ministre s'exprime. "Ce n'est pas le pays qui est machiste, c'est sa classe politique", fustige Edith Cresson, la seule femme à avoir été cheffe du gouvernement, dans un entretien au Journal du dimanche. "Je ne donnerai aucun conseil. Je lui dis simplement qu'il lui faudra beaucoup de courage."